Si on ne veut pas voir, on peut détourner le regard ou fermer l’image ; si on ne veut pas entendre, on peut se boucher les oreilles ou couper le son ; mais si on ne veut pas sentir, il est plus difficile de se soustraire à une odeur même en se bouchant le nez.
Capter les parfums de la forêt lors d’une promenade matinale au printemps, de la pluie qui commence à tomber sur le bitume dans la lourdeur d’une fin d’après-midi d’été, du café qui passe chaque matin dans la cuisine, d’un petit plat amoureusement concocté qui mijote sur le feu ou d’un reflux d’égout… Et voilà des souvenirs qui remontent, des sensations qui s’éveillent, des émotions qui s’expriment, des réactions impulsives qui se déclenchent, du simple fait de cette expérience olfactive. Et sans même qu’on en ait vraiment conscience !
Les odeurs ont bel et bien un pouvoir sur nous et peuvent influer sur notre humeur et notre comportement. Et c’est là toute la science de l’aromachologie, et de l’olfactothérapie, la thérapie douce qui en découle. Décryptage.
Aromachologie et aromathérapie, quelles différences ?
Les termes sont proches, mais ne désignent pas la même chose. L’aromathérapie peut être définie comme l’art de soigner en utilisant des huiles essentielles. Elle existe depuis l’Antiquité puisque les Égyptiens puis les Grecs et les Romains utilisaient déjà les plantes pour se soigner. Toutefois, le terme d’aromathérapie tel qu’on l’utilise aujourd’hui est apparu en 1937, dans l’ouvrage du chimiste français René-Maurice Gattefossé « Aromathérapie, les huiles essentielles, hormones végétales ».
L’aromachologie, quant à elle, est beaucoup plus récente. Le terme a été utilisé pour la première fois en 1982. Si l’aromathérapie soigne par les plantes, l’aromachologie, elle, étudie l’influence des odeurs sur le comportement, l’humeur et de manière générale sur notre psychisme.
Aromachologie – Comment l’odeur peut influencer le comportement ?
L’influence de l’odeur sur le comportement s’explique par le fait que l’odorat est le seul de nos cinq sens qui n’accède pas directement à notre conscience. En d’autres termes, quand nous respirons une fragrance, le message olfactif est perçu par notre inconscient. Il ne passe pas par la case « conscience », mais d’abord par le système limbique. Cette partie du cerveau est le siège de nos émotions – agressivité, peur, plaisir, etc. – jouant un rôle primordial dans notre comportement.
C’est aussi dans cette partie du cerveau que se forme la mémoire, ce qui expliquerait peut-être l’émergence de souvenirs par le simple fait de respirer un parfum, comme le décrit si bien Proust avec cette madeleine qui éveille chez lui de tendres souvenirs d’enfance.
Les informations résultant des odeurs que nous respirons sont analysées par notre cerveau sans que nous en ayons conscience. L’odeur déclenche des réactions physiologiques et une réponse qui peut être positive de plaisir (sentir une odeur de pain chaud par exemple) ou négative de fuite (sentir une odeur d’égout).
L’odeur déclenche non seulement un comportement, mais elle déclenche aussi une réaction spécifique sur notre organisme. Par exemple, le citron et la menthe poivrée ont un effet stimulant, la noix de muscade, la sauge et la lavande calment, le jasmin, le romarin et la cannelle aident à la concentration …
À lire aussi – Connaissez-vous le pétrichor, l’odeur de la pluie ?
Le rôle des odeurs dans notre quête du bien-être
Les fragrances jouent un rôle sur notre psychisme, sur la régulation des grandes fonctions vitales de notre organisme et même sur nos facultés intellectuelles.
Au Japon, par exemple, où on a compris depuis longtemps la grande influence que peut avoir une simple odeur, les entreprises n’hésitent pas à diffuser du parfum dans les bureaux, selon l’heure de la journée. Le matin, les employés peuvent respirer l’odeur fraîche du citron qui a des vertus stimulantes et l’après-midi, ce sont les odeurs de fleurs qui vont leur permettre de se concentrer plus facilement.
Certaines odeurs permettent également d’apaiser les esprits et de rendre l’atmosphère plus zen comme la lavande par exemple, connue pour ses vertus apaisantes.
Lire : les techniques ancestrales qui marchent pour rester zen
Les cosmétiques intègrent ces données dans les composantes de leurs produits. Les huiles essentielles dans une crème agissent par l’application sur la peau, mais le parfum qu’elles dégagent est déterminant lui aussi. Le marché du bien-être utilise les connaissances que l’on a sur l’influence des odeurs en diffusant de nombreuses fragrances dans les spas ou dans les salons.
Le rôle de l’aromachologie peut également être préventif. Certaines odeurs aident en effet à restaurer l’équilibre du corps en luttant contre la fatigue par exemple. Les fragrances peuvent aussi aider à éliminer des tensions nerveuses voire libérer des blocages fonctionnels, comme le fait l’ostéopathie.
Voyage au pays des odeurs
Dans ce documentaire-BD, Joanne, Vincent et Tiffany partent à la découverte des parfums et des odeurs de la nature guidés par un spécialiste de l’odorat. Un livre à lire le nez au vent !
Soigner par les odeurs avec l’olfactothérapie
L’olfactothérapie est une thérapie psycho-énergétique utilisant les odeurs et les huiles essentielles pour aider le patient à trouver et soigner des traumas du passé.
Cette forme de thérapie se base sur le fort pouvoir d’évocation des odeurs qui nous permettrait de remonter jusqu’à l’origine de la souffrance : soigner le présent en comprenant le passé en quelque sorte. L’olfactothérapie aiderait par exemple à guérir d’une dépendance.
Le patient est invité à vivre pleinement les émotions liées à une odeur, qu’elles soient positives ou négatives. Une fois les émotions identifiées, l’olfactothérapeute [olfactothérapeute] peut passer à la phase de relaxation et de respiration, comme le ferait un hypnothérapeute.
Ainsi, il peut déterminer la cause profonde de la dépendance et y associer l’odeur appropriée. Le patient peut alors repartir de la séance avec sa fiole « remède » contenant l’odeur qu’il pourra respirer à chaque fois qu’il en ressentira le besoin et jusqu’à ce qu’il soit totalement débarrassé de sa dépendance.
Le pouvoir des odeurs suscite aujourd’hui un intérêt nouveau face aux affections liées au changement de notre mode de vie et de notre environnement, comme la pollution.
Lire aussi
Pour ma part, j’ai un odorat beaucoup trop sensible, à tel point que je suis très souvent incommodée par les odeurs ou les parfums.
Passer dans les rayons de produits ménagers ou de produits cosmétiques, sentir les odeurs de lessive sur les vêtements de mes petits enfants ou ceux de la voisine qui a mis son linge à sécher dehors, les produits phytosanitaires dans les champs, les parfums des femmes au cinéma ou au spectacle, etc… Tout cela m’est tellement désagréable que je suis parfois obligée de m’éloigner ou de partir.
En revanche, il y a aussi des avantages qui ont parfois été vitaux: détecté une fuite de carburant sur la voiture, une odeur de brûlé (due à une prise électrique qui fondait) et que personne d’autre ne sentait.
J’ai l’impression que ce phénomène ( hyperosmie) s’accentue en vieillissant !
bonjour,
mon mari avait cette maladie très jeune, nous ne le savions pas jusqu’au jour ou une bouteille de gaz s’est vidée entièrement dans la chambre de notre bébé. Le bébé n’a été qu’incommodé, et mon mari depuis m’a fait confiance dans la détection des odeurs, j’ai en plus un odorat très aiguisé. Aucun médecin ne nous a dit que c’était une maladie, nous avons attribué cela au fait du tabac
Je vois que je n’est qu’une seule réponse.C’est tres grave cette maladie, vous imaginé une fuite de gaz et hop une explosion!!!.L’acupuncture j’ai essayé,mais bof pas beaucoup de résultat.Des batonnets d’huile essentiel d’orange amère m’a fait plus de bien, ou encore des séances ostéos au niveau des cervicales.Mais c’est de courtes durées,vous qui nous lisé donnez votre opinion.Cordialement
Bonjour,
Il est vrai que ce trouble peu connu doit être handicapant au quotidien …. J’imagine que vous avez dû consulter plusieurs spécialistes (ORL ou médecins généralistes), avez-vous recherché une association d’aide aux malades dans votre région ?
Le témoignage de Chantal est plutôt encourageant, peut-être que votre cas nécessite davantage de séances d’acupuncture ? J’espère en tout cas que vous trouverez solution à votre problème
Amicalement,
Annabelle
Pour ma part je n’est plus d’odorat depuis 1995.J’aimerai savoir s’il y a d’autres personnes dans mon cas? Et savoir si cela peux se soigner? Cordialement.
Mon mari a aussi cette « maladie » depuis une dizaine d’années, car c’est une vraie maladie « l’anosmie » qu’il ne faut pas négliger mais qui a de nombreuses causes.
Il a tout essayé médicalement (scaner, corticothérapie etc.), mais il a découvert depuis quelques mois l’acupuncture, et il retrouve l’odorat de façon épisodique, parfois pendant quelques jours, parfois avec une sélection d’odeurs, mais il semble que plus l’anosmie est ancienne, plus longue est la guérison !
quoiqu’il en soit, il continue l’acupuncture, et le praticien a espoir qu’il retrouve l’odorat a 100% dans une dizaine de mois.