Voici pourquoi l’artichaut pourrait disparaître des étals de marchés

L’artichaut, emblème de la gastronomie bretonne, pourrait disparaître des étals des marchés. Les causes ? Un désamour des consommateurs, une guerre des prix féroce et un faible retour sur investissement pour les producteurs.

Rédigé par Anton Kunin, le 4 Jul 2023, à 11 h 35 min
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Malgré ses atouts nutritionnels et son rôle dans l’histoire culinaire française, l’artichaut peine à garder sa place dans les assiettes des Français. Un constat inquiétant pour la survie de cette production.

Artichaut : le prix d’achat est trop faible, la France ne tient pas face à la concurrence étrangère

Le moral des producteurs français d’artichaut est en berne. Les ventes ont régressé ces dernières années, et le prix de vente a chuté. Pour survivre, les producteurs devraient vendre l’artichaut à 0,60 euro, mais le prix actuel ne dépasse guère 0,30 euro. L’année 2023, qui s’annonçait pourtant favorable avec une récolte de qualité et abondante, est devenue un cauchemar avec la concurrence des Pyrénées-Orientales et l’arrivée de produits à moitié prix en provenance d’Égypte et du Pérou. Dans ce contexte, les producteurs expriment leur mécontentement en distribuant des tonnes d’invendus.

L’artichaut souffre également d’un désintérêt grandissant des consommateurs. Il est perçu comme un légume long à préparer et à manger, alors que le temps consacré à la préparation des repas ne cesse de se réduire. De plus, l’artichaut peine à séduire les jeunes générations, qui lui préfèrent d’autres légumes plus « tendance » comme l’avocat.

© Diliara Garifullina

L’artichaut possède pourtant de bonnes propriétés nutritives

Pourtant, l’artichaut a de véritables atouts. Ce légume est réputé pour ses qualités nutritives et sa richesse en fibres. Les acteurs de la filière mettent en avant ces propriétés et l’allure atypique de l’artichaut pour tenter de reconquérir les consommateurs. Certains, comme Arnaud Lécuyer, vice-président de la région Bretagne en charge de l’agriculture, n’hésitent pas à appeler à la consommation de cet « authentique plat du pauvre » sur les réseaux sociaux.

Malgré cette mobilisation, la consommation d’artichaut reste faible en France, avec seulement 450 grammes par an et par habitant. La filière ne perd pas espoir pour autant et a lancé une démarche auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) pour obtenir une Indication géographique protégée (IGP) « artichauts de Bretagne ». Un dernier espoir pour sauver l’artichaut de la disparition…

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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