Si les gestes barrières et le confinement ont permis de limiter la propagation du Covid-19, ils ont aussi réduit celles des autres microbes et infections. Ils sont pourtant nécessaires à notre système immunitaire, en particulier celui des plus jeunes.
Renforcer son système immunitaire dès le plus jeune âge
Vivre dans un monde aseptisé où l’hygiène règne en maître ne serait pas si bon pour la santé. Après plusieurs mois de confinement où chacun a été appelé à se laver très régulièrement les mains à l’eau et au savon et durant lesquels les gestes barrières ont été appliqués à la lettre, l’on peut s’interroger.
En effet, le système immunitaire ne répondrait plus de la même manière. Ce qui poserait problème pour les enfants notamment.
C’est quand nous sommes exposés à des microbes et des infections que notre système immunitaire se forge. Autant dire que les premières années de notre vie, vécues à la crèche et à l’école, sont cruciales pour la suite. Cela pose problème pour les enfants en bas-âge qui ont vécu la pandémie. Certes ils savent tousser dans leur coude et se laver correctement les mains mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne seront pas malades plus tard.
Allergies, asthme, eczéma et obésité
Les hypothèses hygiénistes suggèrent que l’absence d’exposition aux infections pendant la pandémie de Covid-19 risque d’avoir des répercussions sur le long terme. Il se pourrait que les enfants qui ont vécu cette période présentent un risque plus élevé de développer des allergies, de l’asthme, de l’eczéma ou bien de l’obésité.
Finalement, c’est un peu le même problème que l’on rencontre avec les antibiotiques. À force d’en prendre, le système immunitaire n’arrive pas à se renforcer.
Selon le PNAS, un magazine scientifique américain, « les enfants seraient face à trois scénarios : celui de perdre une exposition aux microbes, celui de développer certaines maladies hors-saison ou celui de développer certaines maladies trop tard. Mais, ces hypothèses ne pourront pas être vérifiées avant plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années ».
Des conséquences inattendues de la pandémie
Un des co-auteurs de cette publication, le microbiologiste Brett Finlay explique dans Wired(1) que « Tous les autres exemples dont nous disposons dans l’histoire indiquent des conséquences inattendues de cette pandémie ».
Pour appuyer ses propos, il a rappelé que les enfants nés par césarienne qui n’ont donc pas été en contact avec les microbes du vagin, présentent 30 % de risques supplémentaires de devenir obèses ou asthmatiques.
Conclusion, si votre enfant met à la bouche un jouet qui a déjà été mâchouillé par un autre enfant ou qu’un de ses camarades lui éternue à la figure, n’en faites pas un drame. Il est juste en train de renforcer son immunité.