L’hémisphère sud voit sa carte des vins touchée
« Dans l’hémisphère Sud, les vignobles devraient gagner des latitudes plus basses ». Ainsi La Tasmanie, l’Argentine et le sud de la Nouvelle Zélande se transformeraient en territoires viticoles. On assisterait alors à une extension de la vigne dans certaines régions et à un recul dans d’autres.
Outre les dérèglements géographiques, on devrait assister à des modifications de typicité. En effet, les appellations d’origine contrôlées seront bouleversées. Les cépages traditionnels n’entraîneront pas la même typicité. Par exemple à Beaune (Bourgogne), selon les spécialistes, le pinot noir aurait la typicité d’un Côte du Rhône de la région de Vienne. C’est une manifestation concrète de transfert latitudinal : on retrouve les caractéristiques thermiques traditionnelles de la région de Vienne à Beaune.
Globalement l’évolution du climat va dans le sens d’une hausse de la qualité du vin. Des vignerons alsaciens, dont les côteaux sont actuellement sous le soleil grâce à un anticyclone stable et sont balayés par un vent du nord qui assèche le raisin, se réjouissent. Ces excellentes conditions climatiques favorisent une belle maturité du raisin. C’est pourquoi ils ont décidé de remettre à plus tard les vendanges.
Toutefois, ces réjouissances vont à l’encontre de la prise de conscience des professionnels pour prendre à bras le corps le problème. En 2007, par exemple, la production viticole en Australie a chuté. Il a fait très chaud, très sec, il n’y avait pas d’irrigation. La récolte a été mauvaise et des milliers de vignerons ont disparu. C’est un exemple contemporain de ce qui pourrait nous attendre selon Jean-Pierre Chabin.
Les spécialistes songent déjà aux solutions techniques à établir pour limiter l’influence d’une hausse des températures sur les cultures. Parmi les solutions apportées, on trouve les adaptations culturales (vignes plus hautes et plus larges pour limiter l’ensoleillement), l’irrigation mais aussi le changement de cépages. « Dans un milieu où la tradition est très forte, comment va-t-on en l’espace d’une ou deux générations s’adapter à des pratiques si différentes ? » s’inquiète Jean-Pierre Chabin.
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