Le changement d’heure, une pratique contestée, semble perpétuelle malgré les voix s’élevant pour sa suppression. Entre économies d’énergie et impacts sur la santé, le débat reste ouvert.
Le changement d’heure, un héritage du choc pétrolier
Le changement d’heure est un rituel qui accompagne l’arrivée du printemps depuis près d’un demi-siècle. Institué en France dans le sillage du choc pétrolier de 1976, il visait initialement à économiser l’énergie en profitant davantage de la lumière naturelle. Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars 2024, nous sommes invités à avancer nos horloges d’une heure. Ce passage à l’heure d’été, bien qu’ancré dans nos habitudes, continue de perturber notre quotidien, notamment en nous privant précieusement d’une heure de sommeil. Tandis que certains se réjouissent des soirées plus longues et lumineuses, d’autres peinent à ajuster leur horloge biologique, soulignant les effets perturbateurs sur le sommeil et la santé.
Cependant, le débat autour du changement d’heure s’étend bien au-delà des désagréments personnels. À l’échelle de l’Union européenne, cette pratique a été rendue obligatoire en 2001, dans le but de fluidifier le marché intérieur et de réduire les coûts énergétiques. L’idée était simple : moins de différences horaires facilitent les échanges transfrontaliers et les voyages, tandis que les heures supplémentaires de lumière du jour en été devraient diminuer la consommation d’éclairage artificiel. Pourtant, les économies d’énergie réalisées se sont avérées marginales. De plus, des partenaires commerciaux majeurs de l’UE, tels que la Chine et la Turquie, ne se plient pas à ce système, remettant en question son efficacité globale.
Une majorité de citoyens européens ne voient pas le changement d’heure d’un bon oeil
En mars 2019, une large consultation menée par la Commission européenne a révélé une opposition massive à la pratique, avec 84 % des participants favorables à sa suppression. En France, une consultation similaire a vu 80 % des voix s’élever contre le changement d’heure. Cependant, malgré cette opposition claire et les plans de suppression envisagés pour 2021, la crise sanitaire du Covid-19 a retardé toute décision concrète. Aujourd’hui, la question reste en suspens, sans décision ferme prise pour l’avenir.
Ce flottement réglementaire souligne la complexité de remettre en question une pratique bien ancrée, malgré ses impacts avérés sur la santé humaine et les bénéfices énergétiques discutables. Le changement d’heure continue de diviser, symbolisant les tensions entre tradition et évolution, économie et bien-être.
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