Chips, gâteaux… Carrefour et Super U changent les règles du jeu avec la consigne

Et si votre paquet de chips avait une seconde vie ? L’expérience singulière de la consigne menée dans l’Est et le Nord de la France par deux géants de la distribution pourrait bien chambouler nos habitudes d’achat. À moins que le consommateur, fidèle à ses réflexes plastiques, ne s’emmêle dans les bonnes intentions.

Rédigé par , le 3 Apr 2025, à 10 h 00 min
Chips, gâteaux… Carrefour et Super U changent les règles du jeu avec la consigne
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Depuis le 7 juin 2024, les enseignes Carrefour et Super U se sont aventurées sur un terrain glissant : tester une consigne reposant sur un seau en plastique réutilisable pour remplacer les emballages jetables. Cette initiative, qui s’inscrit dans la dynamique fixée par la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), impose un objectif clair : 10 % d’emballages réemployés d’ici 2027. Mais derrière la vitrine écologique, qu’en est-il réellement ?

Un système de consigne pensé pour l’interopérabilité, la praticité et… la pédagogie

Exit le plastique à usage unique, bonjour les bacs consignés. L’expérimentation, baptisée « Rapportez-moi pour réemploi », déployée dans 15 magasins Carrefour dans l’Est et 4 magasins Super U dans le Nord, se fonde sur un principe simple : le client choisit entre l’emballage classique et son équivalent réutilisable. Les références concernées – une dizaine de produits alimentaires du quotidien (salades, chips, gâteaux, sirops, jus, etc.) – sont proposées sans surcoût : seule une consigne de 10 à 80 centimes est avancée.

Une fois le produit consommé, le contenant est ramené en magasin. Le consommateur est alors recrédité du montant de la consigne par virement ou bon d’achat. Particularité louable : l’interopérabilité. On achète chez Super U, on ramène chez Carrefour, ou vice-versa.

Entre promesses écologiques et chiffres timides : la consigne en quête d’adhésion

Lancée avec les meilleures intentions, l’opération affiche des taux de retour en demi-teinte : 20 à 30 % pour les seaux plastiques, loin des 60 à 80 % observés pour les bouteilles en verre. Une déception exprimée sans détour au micro de RMC par Bertrand Swiderski, directeur RSE chez Carrefour : « Ces chiffres ne sont pas bons, car l’objectif c’est que nous soyons à 100 % ».

Le blocage ? Un cocktail classique : frein psychologique, logistique contraignante, et absence de réflexes bien ancrés. Le consommateur rechigne à avancer de l’argent – aussi minime soit-il – pour une démarche encore peu intuitive. Les enseignes promettent d’afficher le montant de la consigne directement sur les emballages pour plus de clarté. Pour le moment, le dispositif reste concentré dans le Nord et l’Est de la France uniquement, qui sont des régions historiquement plus familières de la consigne.

Illustration : @olivierdauvers.fr

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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