François Braun : 'non' aux puffs, 'oui' aux cigarettes électroniques en pharmacie

Dans le même temps, le ministre envisage d’autoriser les pharmaciens à prescrire certains substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques.

Les substituts nicotiniques pourraient être remboursés intégralement

Les « puffs », ces cigarettes électroniques jetables vendues autour de 9 euros, ont séduit les adolescents français par leurs emballages colorés et leurs saveurs sucrées. Selon un sondage réalisé par l’ACT-Alliance contre le tabac en 2022, 13 % des adolescents français ont déjà fumé une « puff ». Toutefois, le ministre de la Santé, François Braun, est catégorique : « Il faut interdire les puffs », qui « en rien ne permettent de sortir du tabagisme », a-t-il déclaré lors de l’émission « Le Grand jury » sur RTL et LCI le 28 mai 2023.

François Braun demeure toutefois optimiste quant à l’avenir du sevrage tabagique. Il envisage d’ouvrir la prescription de certains substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques aux pharmaciens. Ces substituts permettraient, selon lui, de diminuer progressivement la consommation de nicotine et d’arrêter de fumer. L’ouverture de cette prescription exclurait les « puffs », mais s’appliquerait aux « substituts nicotiniques avec ces cigarettes électroniques ». Par ailleurs, le ministre n’écarte pas l’idée d’un remboursement intégral des substituts nicotiniques dans le cadre du prochain plan anti-tabac du gouvernement, prévu pour 2023-2028.

Les puffs, cigarettes électroniques jetables et très prisées des jeunes.

Lire aussi – Nos astuces naturelles pour ne plus fumer… et tenir !

Les adolescents expérimentent davantage la cigarette électronique que le tabac

L’usage des cigarettes électroniques affiche une progression inquiétante : le dernier bilan de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publié en mai 2023, montre que chez les adolescents de 17 ans, l’expérimentation de la cigarette électronique est passée de 52,4 % à 56,9 % entre 2017 et 2022. Sur la même période, la proportion des adolescents ayant un usage quotidien de la cigarette électronique est passée de 1,9 % à 6,2 %.

L’OFDT note par ailleurs dans cette dernière publication mensuelle que pour la première fois, les niveaux d’expérimentation et d’usage de la cigarette électronique au cours du mois ont dépassé ceux du tabac. Il n’empêche que, concernant le tabac aussi, les pouvoirs publics ont du pain sur la planche. Les dernières données disponibles du Baromètre de Santé publique France montrent que 31,9 % des personnes âgées de 18 à 75 ans déclarent fumer du tabac en 2021, dont 25,3 % quotidiennement.