Partout dans le monde, les individus sont attirés par la collection d’objets variés, révélant des motifs psychologiques souvent méconnus. En France, la passion pour amasser des trésors est particulièrement marquée, avec huit personnes sur dix engagées dans la création de collections. Cet engouement dépasse souvent le simple plaisir pour s’enraciner dans des besoins psychologiques et sociaux profonds.
La psychologie du collectionneur
Les objets de collection ne sont pas de simples possessions, ils sont chargés de souvenirs et d’histoires personnelles. Pour beaucoup, collectionner est une manière de préserver des fragments de l’histoire et de maintenir une connexion avec le passé. Les objets de collection peuvent représenter des liens avec des périodes historiques, des événements ou des cultures. Beaucoup de collectionneurs trouvent du plaisir à rechercher, à acquérir et à organiser des objets spécifiques. Certains objets de collection prennent de la valeur avec le temps. Les collectionneurs peuvent donc voir leur hobby comme un investissement potentiellement lucratif.
Les motivations pour collectionner peuvent aussi inclure des aspects plus complexes tels que la compensation d’un manque relationnel ou la gestion de l’anxiété existentielle. L’acte de collectionner offre une sorte de sécurité psychologique, en créant un sentiment de permanence et de contrôle sur l’inéluctable passage du temps.
Des communautés de collectionneurs
Sur Internet, les collectionneurs trouvent une nouvelle dimension pour leur passion. Les plateformes en ligne permettent de former des communautés où les membres partagent connaissances, expériences et objets rares, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et la compétition amicale entre passionnés.
Internet a également simplifié la recherche et l’acquisition d’objets rares, permettant aux collectionneurs de poursuivre leurs objectifs avec une efficacité jamais atteinte auparavant. Ils peuvent en effet y trouver des sites de vente ou d’échange de billets, de timbres, de pièces ou encore d’albums. Ce phénomène globalise le marché du collectionneur et diversifie les types d’objets que l’on peut collectionner, des plus ancestraux aux plus modernes.
Quand consulter ?
Il est essentiel de différencier la collection, activité structurée autour de passions et d’intérêts, de la thésaurisation, qui est reconnue comme un trouble psychiatrique marqué par une accumulation compulsive. La compréhension de cette distinction aide à identifier quand une passion innocente bascule dans un comportement préoccupant.
Si l’on observe une accumulation excessive et désorganisée, il peut être nécessaire de consulter un professionnel de santé. Cela peut être le cas dès lors que les pièces de la maison ou les espaces de travail sont tellement encombrés d’objets qu’ils ne peuvent plus servir à leur fonction initiale. Ou que la collecte d’objets provoque stress, anxiété, ou détresse lorsque l’on tente de s’en débarrasser ou de ne pas ajouter à la collection. De même, il est nécessaire de consulter en cas de dépenses excessives pour acquérir de nouveaux objets, souvent au-delà des moyens financiers de l’individu.
Objets les plus plébiscités
- Pièces de monnaie et billets de banque
- Timbres postaux
- Modèles réduits et miniatures
- Voitures, trains, avions, figurines de collection.
- Livres anciens et rares
- Cartes postales anciennes Objets d’art et antiquités
- Peintures, sculptures, meubles anciens, objets décoratif
- Vins et spiritueux
Selon une étude eBay x IFOP réalisée en 2021, la valeur moyenne d’une collection, toutes catégories confondues, est de 2 718 €. Les collections d’objets d’art et d’antiquités sont les plus précieuses, avec une estimation moyenne de 8 387 €, suivies par les collections de montres, évaluées à 4 553 €. Bien que les collections de timbres soient légèrement en dessous de la moyenne (2 705 €), elles sont les plus nombreuses, comptant en moyenne 419 pièces. Toujours selon cette étude, En 2020, les collectionneurs ont alloué en moyenne 184 € à leurs collections, avec les amateurs de montres en tête des dépenses à 604 €. Fait notable, le budget moyen dépensé sur les plateformes en ligne a été bien plus élevé, atteignant 321 €.
