Comment protéger son enfant et se protéger de la pollution atmosphérique ?

Les derniers chiffres de l’Agence européenne de l’environnement concernant les effets de la pollution sur la santé ne peuvent laisser insensibles : en Europe, au moins 1 200 enfants et adolescents meurent chaque année, en raison d’un air pollué. Face à ce constat, certaines habitudes permettent de limiter l’impact de la pollution sur la santé des plus jeunes. On fait le point.

Rédigé par Cecile, le 25 Apr 2023, à 15 h 17 min
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Le récent rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) souligne les effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé. Si ce dernier point n’a malheureusement rien de surprenant, les chiffres dressent pour leur part un terrible constat : au moins 1 200 enfants et adolescents en Europe meurent à cause d’un air trop pollué.

Des niveaux de pollution atmosphérique supérieurs aux recommandations de l’OMS

« Le niveau de plusieurs des principaux polluants de l’air persiste à rester au-dessus des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment dans le centre et l’est de l’Europe, ainsi qu’en Italie », précise ce rapport publié le lundi 24 avril 2023.

Malgré des progrès accomplis ces dernières années, la pollution de l’air demeure donc à un niveau élevé dans plusieurs pays et aggrave les risques liés aux maladies que l’on peut déclarer au cours d’une vie. Si le Royaume-Uni et l’Ukraine n’ont pas été inclus dans cette étude, leur air est tout autant pollué à des niveaux élevés.

Les enfants sont donc affectés par la pollution de l’air de manière directe, l’exposition maternelle à la pollution atmosphérique étant tout aussi problématique. Il en résulte notamment des poids faibles à la naissance ainsi que des risques de naissances prématurées, mais également de possibles problèmes de santé, plus tard dans la vie de l’enfant à naître. L’asthme en fait notamment partie, une pathologie respiratoire qui touche 9 % des enfants et des adolescents en Europe, en raison de la pollution.

Des niveaux de pollution atmosphérique supérieurs aux recommandations de l'OMS

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97 % de la population urbaine exposée à un air trop pollué

En 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estimait déjà que 97 % de la population urbaine étaient exposés à un air bien trop pollué. Selon l’OMS, la pollution est responsable chaque année de 7 millions de décès prématurés dans le monde. En France, la pollution de l’air est à l’origine du décès de 8 000 personnes par an, rien qu’en Île-de-France. Bien que le récent rapport de Agence européenne de l’environnement (AEE) soit alarmant, l’Europe demeure néanmoins l’un des continents les mieux lotis en matière de pollution ; le pire étant le continent asiatique, où la population est exposée à un des plus forts taux de particules fines.

Un constat alarmant, face auquel les autorités publiques sont donc sommées d’agir pour améliorer la qualité de l’air, notamment en concentrant leurs efforts sur les abords des écoles, des crèches, des installations sportives et des transports en commun. Certaines habitudes permettent de également de limiter l’impact de cette pollution atmosphérique sur notre santé, notamment sur celle des plus jeunes et des plus fragiles. Des recommandations d’autant plus importantes lorsqu’un pic de pollution aux particules fines est déclaré, comme celui qui a frappé la France en février dernier.

97 % de la population urbaine exposée à un air trop pollué

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Comment se protéger et protéger les enfants de la pollution de l’air ?

Pour protéger les enfants et se protéger de la pollution atmosphérique, la première des choses à savoir est de connaître le niveau de pollution de l’air, en d’autres termes : y-a-t’il un pic de pollution ? Pour savoir ce qu’il en est à l’échelle nationale, rendez-vous sur le site de Prev’air.

Les masques anti-pollution sont-ils utiles ?

Seconde question relative à la pollution de l’air : l’efficacité des masques anti-pollution est-elle clairement démontrée ? Non, selon un rapport d’expertise de l’Anses publié en juillet 2018. Les données disponibles ne permettent actuellement pas de confirmer leur bénéfice pour la santé. En effet, la plupart des masques anti-pollution disponibles sur le marché français ne protègent pas contre les substances gazeuses telles que les oxydes d’azote. De plus, ils n’ont pas été évalués lors d’activités physiques intenses telles que le vélo, qui s’avère le mode de transport le plus courant pour les personnes se dotant d’un masque anti-pollution.

En outre, l’efficacité des masques peut être compromise s’il est mal ajusté ou bien si le filtre est mal entretenu, ce qui peut réduire considérablement leur efficacité réelle. Sans compter sur le fait que porter un masque anti-pollution peut donner un faux sentiment de protection. Un cycliste équipé d’un masque peut ainsi être plus exposé à la pollution s’il circule sur un axe à fort trafic, tandis que celui qui n’en porte pas aura tendance à éviter les zones de forte pollution, en empruntant des routes moins fréquentées.

Les masques anti-pollution sont-ils utiles ?

Pratiquer des activités en plein air loin des axes routiers majeurs

Lors des activités physiques en plein air, mieux vaut éloigner les enfants des axes routiers majeurs. Les enfants respirent 1,5 fois plus rapidement que les adultes, et leur rythme respiratoire peut être multiplié par dix lors d’exercices physiques. Il est donc important de limiter leur exposition aux polluants de l’air en évitant les heures de pointe et les zones de trafic dense.

En cas de pic de pollution, on évite absolument toute pratique sportive, qui entraîne un effort et donc une respiration plus rapide et importante, susceptible de faire pénétrer davantage les polluants atmosphériques dans l’organisme.

Pratiquer des activités en plein air loin des axes routiers majeurs

Aérer régulièrement son habitation, même en cas de pic de pollution

Autre bonne habitude à prendre pour se protéger de la pollution de l’air : aérer régulièrement son logement pour réduire la pollution de l’air intérieur. Attention toutefois à ne pas ouvrir les fenêtres aux heures de pointe si vous habitez en ville. La pollution de l’air extérieur risquerait alors de se retrouver à l’intérieur de l’habitation.

Attention aux abords des écoles et des crèches

Dans un souci de protection des plus jeunes, veillez également à ne pas stationner votre voiture devant les lieux où les enfants se réunissent, comme les abords des écoles et des crèches. Plusieurs études ont notamment démontré que la forte exposition des enfants aux polluants atmosphériques dans les grandes villes était en partie due à leur lieu de scolarisation ou de garde, souvent situé à côté d’axes routiers fréquentés.

Si vous le pouvez, préférez amener votre enfant à pieds à l’école, ou bien stationner votre voiture en amont.

Se protéger soi et son enfant de la pollution de l'air

Aérer l’habitacle de votre voiture

Si vous vous déplacez en voiture, aérez régulièrement l’habitacle qui ne protège malheureusement pas de la pollution de l’air. Évitez toutefois d’ouvrir vos fenêtres pendant les heures de pointe ou bien sur une route à fort trafic routier.

À pied avec un enfant, préférez le porte-bébé plutôt que la poussette

Lorsque vous attendez avec votre enfant à un passage piéton, éloignez-vous le plus possible de la route. Enfin, privilégiez le porte-bébé plutôt que la poussette, plus basse et donc exposant davantage les voies respiratoires de l’enfant aux gaz d’échappement des voitures.

À pied avec un enfant, préférez le porte-bébé plutôt que la poussette

À vélo ou à pied, privilégiez les itinéraires moins fréquentés

Si vous vous déplacez en vélo, essayez d’opter pour les itinéraires les moins fréquentés par les voitures, mais aussi les plus sécurisés bien sûr. Si la pollution est très forte, modérez vos efforts, en investissant par exemple dans un vélo à assistance électrique. Si vous transportez vos enfants à vélo, évitez impérativement les heures de pointe pour ne pas les confronter au plus près à une forte pollution atmosphérique.

À pied, mêmes recommandations : préférez emprunter un itinéraire moins dense en circulation automobile et si possible, éviter les heures de pointe. Des applications proposant divers itinéraires pour un même chemin sont facilement disponibles sur Internet.

Pour en apprendre davantage, visionnez cette vidéo de l’UNICEF relative à la pollution de l’air et son impact sur la santé des enfants : 

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