Depuis le début du confinement, certains se sentent plus fatigués, plus stressés ou remarquent qu’ils oublient beaucoup plus de choses. Même s’il est trop tôt pour analyser des données scientifiques, le confinement pourrait nuire à la mémoire.
Des pertes de mémoire inexpliquées
Si depuis le début du confinement, vous avez remarqué des pertes de mémoire comme la difficulté à se rappeler un numéro de téléphone ou encore l’oubli de faire les courses, vous n’êtes pas seul dans ce cas. De nombreux témoignages rapportent des trous de mémoire inexpliqués. Il semblerait qu’avec peu de contact humain, notre mémoire s’étiole.
Toutefois, plusieurs pistes peuvent expliquer ces problèmes de mémoire. Vivre de façon isolé à cause de la pandémie a affecté le fonctionnement du cerveau. En ayant moins d’interactions sociales, nous avons dans le même temps moins raconté nos souvenirs et certains détails de notre vie quotidienne.
Habituellement, toutes les conversions anodines que nous entretenons permettent de maintenir notre mémoire épisodique. Cette mémoire fait référence aux événements vécus associés à un lieu, une date et un état émotionnel. La mémoire épisodique se différencie de la mémoire sémantique, celle des faits et des concepts.
Garder le contact par vidéo
Pour éviter de perdre notre mémoire, il est conseillé de pallier le manque de rencontres physiques par les nouvelles technologies ou encore le téléphone tout simplement. Ainsi, pensez à téléphoner à votre famille et vos amis régulièrement. Même si l’on a tendance à mentionner les choses essentielles de notre vie durant ces conversations, n’hésitez pas à parler de détails.
De plus en plus de personnes souffrent également d’anxiété liée à la période de confinement. Au Royaume-Uni, les plus jeunes semblent particulièrement affectés par cette période de pandémie comme l’a noté Daisy Rancourt, psychobiologiste de l’University College London. Elle est l’auteur d’une étude sur le Covid-19 portant sur plus de 90.000 adultes durant l’épidémie de coronavirus.
L’étude révèle que le niveau de dépression a diminué chez les moins de 60 ans. Toutefois, la dépression et l’anxiété sont toujours importants chez les jeunes, les personnes vivant seules, les personnes à faible revenu, les personnes ayant une maladie mentale, les personnes avec des enfants ou vivant dans des zones urbaines.
Le télétravail joue également sur la mémoire
Alors qu’habituellement la majorité des personnes se rendent à leur travail, se déplacent en ville ou simplement dans leur bureau, rester confiné à la maison peut modifier certains repères. C’est le cas notamment des moyens mnémotechniques qui sont plus difficiles à se former dans le cerveau. En effet, nous associons normalement chaque souvenir à un lieu en particulier.
Nos capacités mémorielles sont affectées par la fatigue et la concentration que demande l’adaptation au télétravail et à un cadre de travail différent. La mémoire est affectée par la sédentarité selon Catherine Loveday, professeur en neuroscience cognitive à l’université de Westminster comme le rapporte Slate(1). Nous utilisons beaucoup moins l’hippocampe, une partie du cerveau impliquée dans la mémoire et la navigation spatiale. C’est d’ailleurs l’hippocampe qui est l’un des premiers affectés par la maladie d’Alzheimer qui cause des problèmes de mémoire et de désorientation.
Pour maintenir une mémoire en bonne santé durant le confinement, Catherine Loveday recommande notamment de faire des balades et de maintenir des conversations avec ses proches.