Si on pense au covoiturage, et à toutes les pratiques de consommation collaborative et à celles des écogestes, on image volontiers que les jeunes en sont les premiers adeptes. Que les jeunes, les 18-25 ans, soient en avance sur leurs aînés, cela ne surprendrait pas. Et pourtant, pas du tout, les jeunes sont plutôt en retrait.
La conso durable et les jeunes
Oui les jeunes pratiquent beaucoup les échanges sur le net, sont de grands amateurs de nouvelles technologies et de réseaux sociaux. Oui les jeunes sont des utilisateurs assidus de certaines pratiques de conso collaborative ou responsable. Mais ne pensez pas qu’ils le sont par volonté ou par idéologie.
S’ils adhèrent aux modes de consommation émergents c’est avant tout pour des motifs financiers et pratiques plus que pour des préoccupations sociétales. Une étude d’octobre 14 sur les consommations émergentes chez les jeunes le confirme.
La consommation durable oui mais….
L’étude d’octobre 2014 souligne que «le degré d’engagement des jeunes dans ces modes de consommation se distingue assez peu de celui du reste de la population française».
Autrement dit, les jeunes pratiquent bien la consommation responsable. Mais l’étude confirme que quand ils le font, c’est généralement, non pas par choix de fond, mais par obligation pour pour des motivations purement financières :
> Les 18-25 ans pratiquent, plus que les consommateurs plus agés, le vélo-partage, l’auto-partage et bien sûr le covoiturage, mode de transport peu coûteux.
> 40 % des 18-25 ans ont déjà utilisé le covoiturage lors des 12 derniers mois, contre 22 % pour le reste de la population.
> les jeunes pensent 2 fois plus souvent à la location de voiture à un particulier (6 %) que les conducteurs plus âgés (3 %).
La génération Y pratique la consommation collaborative et affectionne le «co», le partage
La pratique de l’achat de produits bio par les jeunes est moins répandue : ils achètent bio beaucoup moins que les plus agés.(2)
Même constat pour l’achat des produits équitables (3). Mais, a contrario, la recherche de produits d’occasion ou de seconde main est plus répandue chez les jeunes, par exemple. Ils sont plus à la recherche de « bons plans ».
Je fais moi aussi partie des 18-25 ans et j’avoue en avoir un peu marre d’entendre ces sempiternelles accusations de fainéantise nous concernant. Certes une bonne partie de ma génération n’en a que faire de l’impact de leur mode de vie sur la planète, mais ceci est à pondéré en fonction d’autres facteurs : pour ma part, je vis avec 320 euros par mois, ce qui ne m’autorise ni consommation exorbitante à la mode capitaliste, ni un mode de vie basé uniquement sur le bio (ce à quoi j’espère accéder avec les années, si mon porte monnaie se porte bien). Cette tranche d’âge subit souvent la précarité et n’a bien évidemment pas le même pouvoir d’achat que les actifs !! J’aimerais à l’avenir vivre à la campagne et produire l’essentiel de ma nourriture, mais étant étudiante je suis obligée de vivre en ville et donc d’aller faire mes courses dans les magasins discount !! J’ai essayé de ne me nourrir qu’au bio pendant 3 mois et ça a été un fiasco pour mon compte en banque, j’ai du arrêter malgré moi. Mais ce n’est pas pour autant que je me fiche de l’environnement.
Donc je correspond bien aux résultats de ce sondage, covoiturage et récup’ de meubles et vêtements, sans culpabilité car pour moi mon mode de vie est synonyme de décroissance (je consomme très peu autant par soucis financiers que par conscience écologique) tout en évitant le piège du green washing dans lequel tombent souvent nos aînés (continuer de manger des plats transformés puisque désormais on en trouve dans les rayons « bio », acheter une voiture éléctrique flambant neuve en oubliant que c’est essentiellement grâce au nucléaire qu’elle fonctionne…). La clé d’un mode de vie responsable, pour moi, c’est avant tout consommer moins, pas consommer à outrance parce qu’on peut aujourd’hui remplir son caddie de produits manufacturés estampillés bio ou développement durable !!
Et concernant les jeunes qui s’en foutent de l’écologie, énormément de jeunes ne se voient pas avoir des enfants. Parce que ça coute trop cher, parce qu’il n’y a pas de travail, parce qu’on nous a bien mis dans le crâne depuis des décennies d’ultra-féminisme à deux balles que faire des enfants, « ça ramollit les fesses, et puis ça fout des rides », donc pas compatible avec l’idéal de la superwoman sexy qu’on est toutes sensées être. Alors comment sortir de la pensée hédoniste du plaisir égoîste avec tout ça ? Comment se responsabiliser par souci de la planète et des générations futures si l’idée de perpétuer la vie ne nous concerne pas ?
Merci d’avoir lu ma tartine.
Certes, c’est un sondage. Mais je trouve l’article un peu accusateur. Faisant moi même partie de la tranche des 18-25 ans, j’ai l’impression qu’on continue de mettre les jeunes dans la case je m’en foutiste, déconnecté de la réalité, … C’est un peu énervant à la fin, cette vision de la jeunesse.
J’aimerais aussi savoir, pour le sondage sur les valeurs des jeunes, pourquoi est ce qu’on arrive à 113% lorsqu’on additionne le tout pour les 18-25 ans et 79% pour les plus de 25 ans ?
Je suis tout à fait d’accord avec toi. En ce qui concerne les chiffres, c’est parce qu’il s’agit de questions à choix multiples. Chaque personne a sélectionné trois valeurs
Le jour où les économies ne seront plus basées sur la croissance à tout prix,
il deviendra possible d’enseigner à la jeunesse, d’une part les erreurs commises et les enjeux d’un réorientation totale de nos façons de vivre.
Mais il ne faut pas s’attendre que ça vienne de nos gouvernants….
Completement d’accord….
Ça ne reste qu’un sondage. J’ai 17 ans et je m’interroge déjà sur notre manière de consommer. La preuve, j’ai créé un blog où j’explique comment mieux consommer: astuce-conso.over-blog.com