Poignées de main, bises, câlins, les humains doivent changer leurs habitudes pour éviter au mieux la propagation du coronavirus. Cependant, le contact entre personnes est un besoin fondamental bénéfique à long terme. Que se passe-t-il lorsque nous ne pouvons pas nous toucher physiquement ?
Le contact humain ou besoin d’être connectés physiquement
La poignée de main est apparue comme une forme de salutation il y a des milliers d’années afin de montrer qu’aucune des personnes ne portait d’arme. Aujourd’hui, les poignées de main, les bises et les câlins sont des contacts physiques courants entre personnes que ce soit pour se saluer ou se réconforter. Ces démonstrations de politesse ou d’affection apportent un bien-être certain au sein de notre société.
Cette empathie peut être vitale pour donner du courage et aider à garder le moral pour les personnes actuellement touchées par l’épidémie du coronavirus. Toutefois, impossible de prendre un proche dans nos bras si nous voulons le protéger. Les personnes âgées sont particulièrement affectées par cette situation.
Une émotion transmise par le contact humain
Les contacts physiques transmettent une émotion et seraient particulièrement positifs pour la santé. Le professeur de Berkeley, Dacher Keltner explique au travers d’une expérience récente que nous établissons des connexions du bout des doigts(1).
Dans cette expérience, Dacher Keltner et ses collègues ont placé une barrière entre deux personnes. Ils ont demandé à l’une des deux de transmettre certaines émotions en touchant l’avant-bras de l’autre personne qui devait deviner l’émotion transmise.
Selon le professeur, les résultats montrent que : « Compte tenu du nombre d’émotions envisagées, les chances de deviner la bonne émotion par hasard étaient d’environ huit pour cent. Mais remarquablement, les participants ont deviné correctement la compassion dans presque 60 pour cent du temps. Gratitude, colère, amour, peur – ils ont eu raison dans plus de 50 % des cas également ».
Le toucher, un besoin vital
Le toucher joue un rôle prépondérant dans nos vies. Les personnes âgées dans les Ehpad, privées de contact physique, vivent des moments difficiles. Impossible pour elles de serrer leurs enfants et leurs petits-enfants dans leurs bras. Pourtant, le toucher permet de soulager la douleur. Serrer la main de quelqu’un qui souffre peut ainsi l’aider à surmonter une épreuve.
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Alors que les visites familiales sont de nouveau autorisées dans les Ehpad, le contact visuel est d’autant plus important pour les seniors. Comme l’indique le directeur de l’AD-PA, Romain Gizolme dans des propos rapportés par 20 Minutes : « On sait que les conditions de ce confinement sont plus difficiles à vivre pour nos aînés, qu’il y a, avec cette population vulnérable, un risque de ‘syndrome de glissement’. Il se traduit par un trouble dépressif, une perte importante d’autonomie et d’envie de vivre, d’où l’importance de rétablir le lien avec les familles. C’est déterminant pour la santé des résidents, et pour leur acceptation du confinement, qui va encore durer au moins plusieurs semaines ».
Le contact visuel permet de sentir la présence des siens. Ainsi, les visites devraient permettre une meilleure interaction avec les seniors et leur faire ressentir toute la valeur qu’on leur accorde.