Elles se diffusent de Smartphone en Smartphone, de messagerie en mur de réseau social, souvent en toute bonne foi. Mais à quoi bon, alors que l’épidémie bat son plein, accroître les peurs en véhiculant des informations non seulement non vérifiées mais surtout clairement fausses ?
Covid-19 : de faux messages de médecins et d’infirmières
En effet, les fausses nouvelles ne cessent de s’enchaîner, et se diffusent, une fois lancée, à la vitesse des réseaux sociaux. Cela a ainsi été le cas récemment concernant les CHU de Toulouse, Montpellier et Lille. « Il me faut malheureusement insister. Ceci est un fake et faites-le savoir. J’ai vraiment d’autres préoccupations en ce moment, », partageait ainsi récemment sur Twitter le Professeur Goldstein, chef des urgences et du SAMU du Nord, pour que cesse de circuler un faux message signé du SAMU de Lille, annonçant un pic épidémique pour ce week-end et que le nombre de cas explosait.
[#FakeNews]
❌ Un faux message circule actuellement, il est signé du SAMU de Lille, indique un pic épidémique pour ce week-end et que le nombre de cas explose : ne relayez pas ce message, c’est une fausse information qui ne vient absolument pas du SAMU du Nord ! @PatrickGoldste4— CHU de Lille (@CHU_Lille) March 22, 2020
Dans ce faux message vocal attribué au Pr Patrick Goldstein, celui-ci était censé parler à sa fille et expliquer commencer à effectuer « une sélection des patients en fonction de l’âge ». Une fois un message démenti, la rumeur repart hélas sur un autre site, le message étant cette fois signé du SAMU du Nord.
Faut-il souligner que les services d’urgence ont clairement autre chose à faire en ce moment ? Elles ont pourtant dû perdre du temps à démentir une nouvelle fake news, le pseudo message d’une infirmière du CHU de Toulouse et de Montpellier.
Ralentir la diffusion via les réseaux sociaux
Dans ce message diffusé depuis samedi 21 mars, cette femme dit posséder des informations privilégiées d’un médecin régulateur. Là aussi, non seulement elle affirme que le nombre de cas de coronavirus explose, mais aussi qu’il faut laisser ses courses pendant 1h30 dans sa voiture, qu’il faut désinfecter tout ce qui aurait pu être touché par les autres avec de l’eau de javel diluée.
Le CHU de Montpellier a dû démentir ce message, se moquant même au passage du fait que « l’abus de séries Netflix pendant ce confinement commence à se faire ressentir… ». D’autant plus que le même message a été relayé et partagé sur Facebook avec le même nom et prénom. Sauf que, cette fois, l’infirmière aurait travaillé à Toulouse…
[#coronavirus #occitanie] Soyons plus malins que ceux qui font circuler de fausses informations : la même infirmière ne travaille pas au @CHUdeToulouse et au @CHU_Montpellier ! Pour vérifier les informations, abonnez-vous aux comptes officiels de vos hôpitaux et services publics. https://t.co/8QY2AYuETZ
— ARS Occitanie (@ARS_OC) March 22, 2020
Face à cette explosion des fake news, les réseaux sociaux eux-même doivent agir, en tant que principal vecteur de diffusion de ces fausses nouvelles.
Ainsi, dans une prochaine version de Facebook Messenger, il pourrait devenir impossible de transférer un message à plus de cinq personnes, et ce afin sinon de stopper, du moins de ralentir la diffusion des fausses informations via des chaînes. Un responsable de Facebook a confirmé via Twitter que cette fonctionnalité était effectivement en cours de test. Cela pourrait tout particulièrement se révéler utile en France, pays où la défiance à l’égard des médias semble être plus élevée que la moyenne durant cette épidémie.
En effet, selon le dernier rapport « Trust and the Coronavirus, » du Trust Barometer Edelman 2020, les Français sont aux points derrière le reste du monde, en termes de confiance envers les grands médias nationaux (52 %). Pour autant, 76 % des Français expriment leurs inquiétudes face aux fake news relayées en ligne.
Illustration bannière : Coronavirus : attention aux fake news – © Kost9
A lire absolument
52ù des françàais font confiance aux médias? lzs pooooovres !