Entre soins hospitaliers, dépenses pharmaceutiques et dentaires, l’Assurance-maladie française affiche des performances remarquables, tout en révélant certaines limites face aux standards de santé européens.
Une prise en charge des dépenses de santé parmi les meilleures en Europe
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a déclaré que l’Assurance-maladie française figurait parmi les systèmes de santé les plus généreux au monde en termes de remboursements. Toutefois, bien que la France se positionne parmi les meilleurs, elle n’occupe pas la première place du classement. Alors, notre Assurance maladie rembourse-t-elle les soins de santé mieux ou moins bien qu’ailleurs en Europe ? D’après le dernier bilan du ministère de la Santé, en 2022, la France a enregistré un reste à charge (RAC) des ménages de 9,2 % sur la « dépense courante de santé au sens international » (DCSi). Ce taux figure parmi les plus bas de l’Union européenne (UE-27), où la moyenne s’élève à 14,2 %. Seuls le Luxembourg (8,7 %) et la Croatie (9,1 %) affichent des niveaux comparables. En revanche, dans certains pays de l’est et du sud de l’Europe, comme la Bulgarie ou la Grèce, le RAC dépasse 30 %, mettant en évidence une couverture bien inférieure pour les citoyens.
Concernant les soins hospitaliers, la France consacre 1.300 euros par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA), au-dessus de la moyenne européenne (1.200 euros). Cette dépense place la France au même niveau que l’Allemagne et le Danemark, et bien au-dessus des pays nordiques comme la Suède ou la Finlande, dont les dépenses oscillent entre 850 et 900 euros par habitant. Ces chiffres reflètent non seulement une forte consommation de soins hospitaliers en France, mais aussi une prise en charge significative des frais associés.
Un système performant mais perfectible selon les postes de dépenses
Les dépenses pharmaceutiques en France témoignent également d’une forte prise en charge : seulement 13 % du coût des médicaments restent à la charge des ménages, contre 28 % en moyenne dans l’UE-27. Ce taux est nettement inférieur à celui de la Bulgarie (77 %) ou de la Roumanie (55 %). Par habitant, les dépenses pharmaceutiques atteignent 597 euros, bien que ce chiffre reste inférieur à celui de l’Allemagne (791 euros). La France se distingue par une couverture publique efficace, 82 % des dépenses étant prises en charge par les régimes obligatoires.
Concernant les soins dentaires, la France reste également exemplaire avec un RAC de 15 %, contre 34 % en moyenne dans l’UE-27. Cependant, en termes de nombre de lits de soins aigus, la France est légèrement en retrait, avec 2,8 lits pour 1.000 habitants, en dessous de la moyenne européenne (3,8 lits). Cela peut refléter une stratégie axée davantage sur la médecine ambulatoire, mais limite également la capacité d’accueil en cas d’urgence.
En définitive, le système français d’assurance-maladie combine une prise en charge élevée des dépenses courantes et une faible exposition financière des ménages, tout en s’inscrivant dans la moyenne européenne pour les dépenses globales par habitant.
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