Une enquête, menée dans dix différentes crèches ou centres sociaux à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nice et Aix en Provence a testé la présence de trois substances dans l’air : les phtalates, le benzène et les formaldéides.
Il en a été révélé que la pollution de l’air par ces substances dans les crèches de France dépasseraient dans une majorité de cas les normes autorisées, selon cette enquête menée par l’association Santé-Environnement France (ASEF).
- Deux tiers des établissements présentaient notamment des taux de benzène qui dépassaient les normes autorisées (par l’Organisation mondiale de la santé OMS).
Par ailleurs, plus de la moitié avaient des taux de formaldéides inquiétants. Cette substance, parmi les plus dangereuses pour les enfants, est présente dans les colles utilisées pour les meubles en agglomérés et dans les sols en lino.
Alors, est-il possible que les jouets en plastique, les peintures claires et les jolis meubles des crèches cachent des nids à maladies ?
Ces molécules peuvent entrainer le cancer et les problèmes de stérilité, indique Patrice Halimi, secrétaire général de l’association Santé environnement France, chirurgien pédiatre.
Le benzène, quant à lui, provient essentiellement des gaz d’échappement d’automobiles, mais également de pigments de peinture et de vernis.
C’est une substance cancérigène dont la nocivité croît avec l’augmentation de sa concentration dans l’air. Plus la crèche est éloignée d’un axe routier, moins la concentration en benzène est élevée.
Les phtalates ont également été mesurés par l’ASEF et n’ont été retrouvés que dans une seule crèche. Ils sont présents dans certains jouets en plastiques par exemple, « mais les enfants les mangent plus qu’ils ne les respirent. Il faut toutefois rester vigilant » explique M. Halimi de l’ASEF.
Quelle est la cause de ce constat ? le manque d’aération, les meubles en bois collé, les
peintures, les jouets en PVC… Mais est-ce vraiment mieux à la maison
?
« La plupart des intérieurs sont pollués, souligne Marie-Christine Blandin, sénatrice Verte du Nord. Mais c’est vrai qu’en crèches, les enfants sont à 10 cm du sol et mâchonnent des jouets toute la journée.«
« L’enfant en bas âge reste de longues heures dans sa chambre à la maison, puis dans une autre « chambre » : la crèche, poursuit Patrice Halimi. « Or la durée de l’exposition est très importante dans l’évaluation des risques : rester cinq minutes ou 10 heures dans un endroit n’est pas pareil. »
L’ASEF recommande l’utilisation systématique de matériaux verts dans les crèches et elle réclame un étiquetage plus efficace des meubles et des colles afin que les établissements puissent s’équiper en toute connaissance de cause.
De plus, l’ASEF va créer une association de soutien a ses actions : AGIR. « Nous recevons de plus en plus de demandes pour adhérer à l’ASEF, Mais
étant une association de médecins, nous ne pouvions y répondre
favorablement.
Avec AGIR, nous disposerons d’une force supplémentaire
pour faire remonter les préoccupations des Français autour des
questions de santé-environnementales. Nous sommes tous les acteurs de
la santé », explique Patrice Halimi.
Le gouvernement de son côté doit bientôt présenter une liste de mesures pour contrer les polluants intérieurs. Une série devrait être consacrée à la surveillance de la qualité de l’air dans les lieux accueillants des publics sensibles tels que les enfants et les personnes âgées.
Contre la pollution intérieure, il est recommandé d’aérer les bâtiments. Les plantes d’intérieur sont également très utiles pour absorber plusieurs types de polluants.
La secrétaire d’État à l’écologie Chantal Jouanno estime qu’il y a un véritable sujet sur la qualité de l’air intérieur. Elle a déclaré qu’une étude de plus grande ampleur serait lancée prochainement dans 300 crèches et écoles en France.
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Article rédigé par Elwina, mars 2009