La chimie trouve toujours un chemin
Si Ian Malcolm dans Jurassic Park déclare que « la vie trouve toujours un chemin« , on est en mesure d’affirmer que les composants chimiques présents dans les cosmétiques se faufilent aussi soigneusement un peu partout, en particulier quand elles sont aidées. En première position : les nanoparticules.
Très gros soupçons sur les nanoparticules
Bien entendu, les fabricants de crème solaire clament souvent que les nanoparticules ne font pas partie de la composition, ce qui s’avère… invérifiable.
Petit indice néanmoins : le dioxyde de titane (TiO) et oxyde de zinc (ZnO) qui bloquent les UV, ont également un effet blanchissant. Pour éviter cela, les fabricants ont trouvé la parade : réduire la poudre en nanoparticules. Sur la peau, ces substances sont considérées comme sans risque. Réduites et passant à travers la peau2, c’est une autre histoire…
Des chercheurs de l’Université de Californie sont arrivés à la conclusion que l’exposition pouvait mener à des délétions d’ADN, prouvant ainsi que les nanoparticules atteignent le placenta et ensuite le foetus. Les nanoparticiles de TiO traversent la membrane des cellules et atteignent le noyau.
Tous les scientifiques ne sont pas d’accord à ce sujet, et certains affirment que les nanoparticules contenues dans les crèmes solaires sont sans danger. Difficile d’en être certain avec si peu de recul.
Les produits chimiques sont partout ?
De la même manière qu’on avalerait des produits contraceptifs par l’eau, les cocktails chimiques des crèmes solaires se retrouvent également dans les réseaux d’alimentation en eau : les usines de filtration ne sont en effet pas capables de tout éliminer, spécifiquement pas les nanoparticules.
Outre l’eau, les substances passent :
- par l’air : particulièrement par les protections en aérosols mais aussi via la poussière
- par le lait maternel3
- par le sang
Résultat : on trouve par exemple du benzophénone-3 dans le sang de 97 % des Américains, y compris chez les personnes n’utilisant pas de crème solaire.
Les phénols, eux, passent à travers le placenta et perturbent le système endocrinien.
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Reste à étudier le lien entre certains troubles et maladies et crème solaire. Nous résumerons plusieurs études dans les prochains articles.
> La prochaine fois : Crème solaire, autisme et vitamine D
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- Duel écologique : Crème solaire classique vs Crème solaire bio
- Cosmétiques. Le point sur la crème solaire Bio
- Les crèmes anti-méduse : arnaques ou solutions ?
- Dossier : Ces substances cachées
Sources : (1) Nixon R. L., Frowen K. E., Lewis A. E. (1997). Skin reactions to sunscreens. Australasian Journal of Dermatology, 38, S83-S85. || S.A. Wissing, R.H. Müller. Solid lipid nanoparticles as carrier for sunscreens : in vitro release and in vivo skin penetration. Journal of Controlled Release. Volume 81, Issue 3, 17 June 2002, Pages 225-233. || (3) Margret Schlumpf, Karin Kypke, Matthias Wittassek, Juergen Angerer, Hermann Mascher, Daniel Mascher, Cora Vökt, Monika Birchler, Walter Lichtensteiger. Exposure patterns of UV filters, fragrances, parabens, phthalates, organochlor pesticides, PBDEs, and PCBs in human milk : Correlation of UV filters with use of cosmetics. Chemosphere, 2010.
Autres sources utilisées : Dr Elizabeth Plourde Sunscreens – Biohazard : Treat as Hazardous Waste. || M. Suppa, G. Argenziano,E. Moscarella, R. Hofmann-Wellenhof, L. Thomas, C. Catricalà, E. Gutiérrez-González, M.C. Fargnoli, K. Peris, I. Zalaudek. Selective sunscreen application on nevi : frequency and determinants of a wrong sun-protective behaviour. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, 2014. || Jennifer Linder MD. The Science Behind Sunscreens. Plastic Surgical Nursing, août 2012. Volume 32 Number 3, pages 129 – 131.
C’est bien de dire enfin la vérité sur les crèmes solaire. J’ai lu certains articles sur le cancer de la peau beaucoup plus fréquent sur ceux qui utilisent les crèmes solaires…!
Oui, on en parle dans le prochain article à ce sujet d’ailleurs.
Ah merci Delphine ! J’attends l’article de lundi avec impatience car pour trouver des crèmes solaires « safes » et pas trop désagréables (odeur, film blanc etc.) c’est un casse-tête chinois ! 😉
tout à fait d’accord. mais avez-vous une solution à proposer à part rester à l’ombre?
Bonjour,
oui, cela fera l’objet d’un article publié lundi je pense afin de vous répondre en détails. Nous publions toute la série les jours prochains, à raison d’un article par jour.