Un Français sur quatre accuserait le coup et vivrait difficilement cette sortie de crise sanitaire. Les spécialistes estiment que les troubles psychiques peuvent atteindre même les personnes les moins fragiles et perdureront pendant des années.
Un déconfinement décevant et éprouvant
Après les deux mois de confinement, l’on pouvait s’attendre à une certaine euphorie, une envie de reprendre goût à « la vie d’avant ». Pourtant, pour un nombre important de Français, il n’en est rien. Au contraire, pris par l’anxiété ils cherchent plutôt comment calmer une crise d’angoisse. Beaucoup se sentent déçus et ne ressentent pas le second souffle escompté en raison notamment du risque de seconde vague qui plane encore sur le territoire.
L’heure n’est pas à l’insouciance et à la gaieté. Selon une étude dirigée par Pierluigi Graziani pour les universités de Nîmes et d’Aix-Marseille et relayée par Le Journal du Dimanche le 28 juin, le déconfinement a des effets négatifs sur la santé mentale. Il impacterait aussi bien les jeunes adultes que les seniors. À noter que 82 % des participants de ce sondage sont des femmes.
Des troubles psychiques qui perdureront pendant des années
Plus de 15 % des participants qui ont répondu au questionnaire en ligne ont déclaré avoir atteint un niveau d’anxiété pathologique, tandis que 26,5 % estiment être à un niveau de dépression pathologique.
Des chiffres plus élevés que la normale puisque, habituellement, les troubles anxieux et la dépression concernent respectivement environ 10 % et 15 à 20 % de la population. Pire, l’enquêté révèle que 27 % des sondés font face à des risques suicidaires.
Selon Jonathan Del Monte, l’un des auteurs de l’étude, « On est dans une phase ambiguë. Les psychologues s’attendent à une augmentation des consultations après le confinement, mais celle-ci n’a pas forcément lieu car les patients attendent pour consulter. Or, plus ils attendent, plus ils ont de risques de développer des formes chroniques, et plus il sera difficile de les soigner ».
Le maître de conférences de l’université de Nîmes a aussi rappelé que des études antérieures « montraient déjà que les troubles psychiques liés au confinement pouvaient perdurer pendant trois ou quatre ans ».
Même les « plus forts » sont touchés
Les psychiatres s’accordent à dire que la crise sanitaire n’a pas seulement fait des dégâts sur la santé physique des Français. Elle a aussi atteint leur santé mentale. La période de stress intense a été particulièrement longue et le temps nécessaire pour se ressourcer sera lui aussi long. Si les patients souffrant déjà de troubles psychiques traversent cette période de déconfinement avec difficulté, les personnes qui « se sentaient fortes » sont elles aussi éprouvées.
Pierre-Michel Llorca, professeur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand et directeur des soins de la Fondation FondaMental, estime que ces patients peuvent montrer « des signes de faiblesses à ‘distance des événements’ » rapporte Ouest-France.
Tout le monde est donc a priori vulnérable et les psychiatres ont du pain sur la planche. Pour les seconder, des lignes d’écoutes ont été mises en place : CovidÉcoute et InPsy(1). Selon votre situation, n’hésitez pas à contacter une ligne d’écoute qui pourra vous apporter du soutien.
S.O.S Amitié est une association reconnue d’utilité publique pour son action dans la prévention du suicide. Elle offre une écoute au téléphone 24h/24, 7j/7 au 09 72 39 40 50, par chat de 13h à 3h et par messagerie via son site internet .#ParlonsEn #PlusFortEnsemble pic.twitter.com/qubXrm6Hb3
— S.O.S Amitié France (@sosamitie) May 7, 2020
Faire de la méditation de pleine conscience, quelques minutes chaque jour (maintenant pratiquée dans les hôpitaux pour limiter les récidives avec beaucoup de résultats)C’est de la méditation laïque, pas de gourou là-dedans !
Angoisses et stress apaisés, c’est bluffant !
Voir le documentaire passé sur France5
youtube.com/watch?v=JD2dv1TbhD8