L’association attire l’attention tant des décideurs politiques que des consommateurs sur la mauvaise répartition géographique des médecins libéraux et les trop nombreux cas de dépassement d’honoraires.
Déserts médicaux : le problème est particulièrement aigu concernant les pédiatres, ophtalmologues et gynécologues
Alors que le problème des déserts médicaux revient dans le débat public (avec même quelques mesures dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, comme l’ajout d’une quatrième année d’internat en médecine générale), l’association UFC-Que Choisir dévoile les résultats de son étude sur l’ampleur des difficultés d’accès aux soins en France. L’association se penche tout d’abord sur les déserts médicaux, définis comme des zones où « l’accessibilité géographique est au moins 60 % inférieure à la moyenne nationale ».
S’agissant des déserts médicaux, la situation est particulièrement dégradée dans la France « périphérique » : périphérie rurale des grands pôles urbains, communes rurales et périphéries des petits et moyens pôles. En ce qui concerne les médecins généralistes, les déserts médicaux à proprement parler concerneraient 2,6 % de la population, soit 1,7 million de personnes. Dans certaines spécialités, les déserts médicaux sont beaucoup plus étendus :
- 19 % des Français vivraient dans un désert médical ophtalmologique
- 23,6 % des femmes vivraient dans un désert médical gynécologique
- 27,5 % des enfants vivraient dans un désert médical pédiatrique.
Et ce n’est pas une fake news. Etat d’alerte : nous devons agir pour résoudre ce problème ! #masantenattendpas pic.twitter.com/zKdDlBYWMB
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) November 8, 2022
Les dépassements d’honoraires, l’autre problème qui complique l’accès aux soins
Et le problème ne se résume pas aux déserts médicaux strictement parlant. Il y a aussi les communes avec un « accès difficile » aux soins, où « l’accessibilité géographique [d’un médecin] est entre 30 % et 60 % en-dessous de la moyenne nationale ». L’UFC-Que Choisir a ainsi calculé que 23,5 % des Français éprouvent des difficultés pour accéder à moins de 30 minutes de route à un généraliste.
Il y a aussi l’épineux problème du dépassement d’honoraires. Les dépassements d’honoraires payés par les usagers ne cessent de croître et on atteint 3,5 milliards d’euros par an en 2021, un record. La part des pédiatres pratiquant des dépassements d’honoraires a augmenté de 7 points entre 2016 et 2020, pour atteindre 46,9 %. Chez les ophtalmologues, la part a augmenté de 6 points, pour atteindre 64,3 %.
Retrouvez l’intégralité de l’étude de l’UFC-Que Choisir qui détaille des propositions concrètes afin d’agir sans tarder face à cette situation intolérable.
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