Rose-Anne, une des soeurs à l’origine de Doujañ
Rose-Anne, avec sa soeur Clémentine, est à l’origine de la SCOP Doujañ. Elle nous raconte le parcours de son activité ainsi que ses motivations.
Clémentine, pouvez nous raconter pourquoi vous et votre soeur vous êtes lancées dans les couches lavables ?
Rose-Anne : Très simplement, l’idée nous est venue, à ma soeur et moi, de créer Doujañ lors de nos grossesses respectives puisque nous sommes tombées enceintes en même temps !
Clémentine a une formation de costumière et a donc pensé à concevoir des couches pour son bébé. Nous avons resté des produits, qui nous ont convaincus et on les a fait tester autour de nous.
De fil en aiguille, nous avons pensé à créer notre propre entreprise durant notre congé maternité.
A-t-il était difficile pour vous de trouver les prestataires à la hauteur de vos convictions écologiques ?
Rose-Anne :Oui, on a du mal à trouver des fournisseurs, notamment parce que nous avions des exigeances assez importantes concernant les matières premières.
Il a fallu six mois à Clémentine, entre la recherche de fournisseurs, l’étude des prix, des échantillons, pour trouver les bons !
Pourquoi avoir choisir de créer votre société sous la forme d’une SCOP ?
Rose-Anne : On connaissait déjà le concept, qui correspondait bien à l’entreprise solidaire que l’on envisageait. L’idée d’une économie sociale et solidaire nous correspondait.
Notre stage de création d’entreprise et notre rencontre avec un conseiller juridique spécialisé dans les créations d’entreprise « classiques », nous a conforté dans notre choix. On ne se reconnaissait pas du tout dans les modèles de sociétés capitalistes proposés.
Avant de faire appel à Garrigue (société de capital risque solidaire) et la Cigale de Lanmeur Merrien Bro, avez-vous tenté de faire financer votre projet par les circuits bancaires traditionnels ?
Rose-Anne : Oui, au début, nous avons fait appel à une banque « classique » qui nous a pris un peu à la rigolade puisque nous n’avions pas de réel apport, ou du moins qu’un apport symbolique pour eux. Elle a refusé de nous prêter de l’argent mais nous ne nous sommes pas laissé démonter et nous avons donc monté un dossier pour Garrigue et la Cigale.
Ensuite, nous sommes retourné voir les banques qui nous ont alors accordé un peu plus de crédibilité et nous ont prêté l’argent manquant.
Comment cette forme particulière d’entrepreneuriat a-t-elle influé votre processus de recrutement pour les deux associées-salariées qui ont rejoint votre équipe ?
Rose-Anne : Oui et non. Les deux personnes qui travaillent aujourd’hui avec nous et qui sont nos associées, nous les connaissions avant de les recruter. Nous savions donc qu’elles avaient les même convictions et les même motivations que nous.
Par contre, ce qui est certain, c’est lorsque récemment Clémentine est partie en congé maternité pour son second enfant, nous avons fait appel à une personne en CDD pour la remplacer et nous avons choisi la personne en fonction de ses convictions écologiques et de ses connaissances de l’économie solidaire.
Bientôt trois ans après le lancement de Doujañ, comment se porte votre activité ?
Rose-Anne : Le milieu dans lequel nous exerçons est un petit milieu. Cela se passe bien pour le moment mais pour décoller, il nous faut encore communiquer davantage.
Nous travaillons également sur l’élargissement de notre gamme afin de ne pas rester que sur le marché de la couche lavable bio. On restera sans doute sur le secteur de la Puériculture en proposant notamment des bavoirs par exemple, toujours en coton bio !
Comment se traduisait votre engagement écologique et environnemental avant la création de Doujañ ?
Rose-Anne : Notre engagement écologique se concrétisait avant la création de Doujañ dans notre façon de consommer.
On essaye de manger bio autant que possible, on a des toilettes sèches, dans le choix des matériaux pour notre maison, on essaye de choisir équitable… Le respect de l’environnement nous accompagne dans la vie de tous les jours
Pour votre soeur aussi ? !
Rose-Anne : Je dirais même ma soeur davantage que moi !
Doujañ a reçu un trophée de développement durable en 2009, quelles répercussions a eu ce titre dans votre activité ?
Rose-Anne : Notre participation à cette manifestation avait surtout pour nous un intérêt au point de vu de la communication. Nous avions besoin de nous faire connaitre et grâce à cela, nous avons eu pas mal de retombées en presse.
Quels sont les profils de vos clients ? Sont-ils tous animés par de véritables valeurs écologiques ou vous rencontrez également des jeunes mamans qui sont justes curieuses de l’intérêt que peut avoir les couches lavables ?
Rose-Anne : Dans le coin, en parlant de notre activité autour de nous, beaucoup de gens sont venus pour voir à quoi nos produits pouvaient ressembler, sans réelle conviction de prime abord. Il faut alors expliquer l’intérêt écologique et économique puisque cet argument parle parfois davantage.
Après, ce sont surtout des personnes déjà sensibilisées et convaincues qui viennent nous voir en majorité. Les personnes qui viennent pour un intérêt seulement économique (puisque utiliser des couches jetables revient finalement quatre fois plus cher que des couches lavables) se démotivent vite.
Acheter des couches lavables, il faut savoir pourquoi on le fait, sinon, cela ne présente pas de réel intérêt.
Que répondriez-vous à celles qui hésitent aujourd’hui à abandonner les couches jetables pour des couches lavables pour leur enfant ?
Rose-Anne : Utiliser des couches lavables, c’est avant tout penser à la santé de vos enfants. Une étude a montré que les couches jetables contenaient des substances nocives et notamment le polyacrylate de sodium, un produit interdit dans les tampons hygiéniques des femmes en 1985, mais toujours présent dans couches jetables pour enfants.
De plus, l’utilisation de couches lavables entraînent moins d’érythème fessier chez l’enfant. Deux arguments de choc !
Et pour finir… Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Rose-Anne : Que nous continuions à nous développer, mais à notre rythme. Nous sommes avant tout des mamans qui apprécient une certaine souplesse dans l’emploi du temps, afin de profiter de nos enfants.
On peut également nous souhaiter que l’élargissement de notre gamme soit un succès !
SCOP : petit rappel
Une SCOP ou Société coopérative et participative a pour particularité d’offrir aux salariés d’êtres les associés majoritaires.
Ainsi, 51 % de la société minimum est détenue pour les salariés qui doivent disposer de 65 % des droits de vote.
Les profits sont repartis équitablement entre les salariés associés, l’ensemble des salariés, et les réserves de l’activité.
Super site, super produits ! J’ai utilisé leurs couches tout en un, pour ma fille de ses 3 mois à sa propreté. Ces couches lavables sont vraiment de la bonne qualité, j’aime beaucoup leurs lingettes également. Et en plus les gérantes sont très gentilles et conviviales, ce qui n’enlève rien !
Je recommande vivement.