Eau du robinet, eau en bouteille : quelles garanties de qualité ?

La qualité de l’eau, qu’elle soit du robinet ou en bouteille, est mise en doute en raison de nombreuses contaminations. Entre bactéries, PFAS et pesticides, les consommateurs ne savent plus à quelle source se fier. Une enquête du magazine 60 millions de consommateurs révèle l’étendue des problèmes rencontrés.

Rédigé par Anton Kunin, le 3 Jul 2024, à 11 h 07 min
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En avril 2024, des rapports de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ont révélé des non-conformités dans les eaux des groupes Nestlé Waters, avec des contaminations fréquentes. Des contrôles sont en place, mais la situation reste préoccupante, notamment en raison des métabolites de pesticides interdits.

Eau minérale : des traitements en principe interdits mais de fait nécessaires

La confiance dans la qualité de l’eau, qu’elle soit du robinet ou en bouteille, est ébranlée par des révélations récentes. En avril 2024, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport pointant des non-respects de la qualité des eaux chez des marques comme Perrier et Vittel. Ces eaux présentaient des contaminations microbiologiques régulières, telles que des bactéries coliformes, ainsi que des traces de PFAS, ces polluants dits « éternels » persistants dans l’environnement. L’étude a également montré que 30 % des marques d’eau en bouteille subissent des traitements interdits, remettant en cause leur pureté revendiquée.

La situation est d’autant plus alarmante avec la découverte de métabolites de pesticides interdits dans l’eau potable. En avril 2023, le métabolite R471811, produit de dégradation du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020, a été retrouvé dans des échantillons à travers l’Hexagone. Bien que la limite européenne soit fixée à 0,1 µg/L, ce seuil a été dépassé dans de nombreux cas, classant l’eau comme non conforme. Les contrôles actuels ne couvrent pas tous ces métabolites, nécessitant une révision des protocoles de surveillance.

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Les niveaux de certains métabolites restent préoccupants

Les agences régionales de santé (ARS) doivent désormais inclure ces nouveaux contaminants dans leurs analyses, notamment en région Centre-Val de Loire et Hauts-de-France. Malgré des prélèvements réguliers, les niveaux de certains métabolites restent préoccupants. Les experts soulignent également un manque de données toxicologiques sur ces substances, compliquant l’évaluation de leur dangerosité. L’Anses a fixé une valeur sanitaire maximale de 3 µg/L pour le métabolite du chlorothalonil, mais l’incertitude persiste quant à ses effets à long terme.

eau du robinet
Les effets potentiels de ces polluants incluent des risques accrus de cholestérol, cancers, et des impacts sur le foie et les reins. L’omniprésence de microplastiques et autres micropolluants, principalement dus aux activités humaines, pose aussi un problème. Les consommateurs sont donc encouragés à se renseigner régulièrement sur la qualité de l’eau de leur commune via des sources officielles et à adapter leurs pratiques domestiques pour limiter l’exposition.

L’eau minérale filtrée à l’osmose inverse pour éliminer les résidus de pesticides

Des mesures sont certes prises pour améliorer la situation. Les grands producteurs d’eau investissent dans des systèmes de filtration plus avancés, tels que l’osmose inverse, pour éliminer les pesticides et leurs métabolites. Cependant, seules les grandes structures peuvent s’équiper de manière adéquate, laissant craindre une qualité de l’eau à deux vitesses, notamment pour les zones rurales moins bien dotées financièrement.

En conclusion, l’amélioration de la qualité de l’eau passe par une réglementation stricte et une surveillance accrue. Les consommateurs, informés et vigilants, doivent également adapter leurs comportements pour réduire leur exposition aux divers contaminants. La transparence et l’engagement des autorités sanitaires sont essentiels pour restaurer la confiance dans l’eau potable, qu’elle soit du robinet ou en bouteille.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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