Selon leur nationalité, les jeunes peuvent être plus ou moins grands. Une étude du Lancet révèle qu’il y aurait un écart de taille moyenne important entre les adolescents. Plus que la génétique, c’est le niveau de vie et l’alimentation qui l’expliquent.
20 cm d’écart entre un Néerlandais et un Timorais
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Imperial College of London et publiée dans The Lancet, il existe un écart de taille important entre les adolescents de différentes nationalités(1). Les jeunes sont en effet plus ou moins grands en fonction de leur pays d’origine.
Cette conclusion a été donnée à l’issue des travaux des scientifiques qui se sont basés sur plus de 2.000 analyses réalisées depuis 1980 dans 193 pays travers le monde, et portant sur l’évolution de la taille et de l’indice de masse corporelle (IMC, poids rapporté à la taille) d’enfants et adolescents de 5 ans à 19 ans.
L’étude révèle qu’il peut y avoir jusqu’à 20 cm d’écart entre deux tailles moyennes.
Alors qu’un jeune Timorais mesure 160,1 cm en moyenne, un Néerlandais du même âge mesure 183,8 cm en moyenne.
Idem chez les filles : 150,9 cm pour une Timoraise et 170,4 cm pour une Néerlandaise.
En 2019, les jeunes de 19 ans qui étaient en moyenne les plus grands du monde se trouvent dans des pays du nord-ouest et du centre de l’Europe :
- Pays-Bas (taille moyenne 183,8 cm), Monténégro, Estonie et de Bosnie-Herzégovine pour les garçons
- Pays-Bas (170,4 cm), Monténégro, Danemark et Islande pour les filles
Les jeunes de 19 ans qui étaient en moyenne les plus petits en 2019 se trouvent en Asie du Sud et du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique de l’Est :
- Timor Oriental (160,1 cm), Laos, îles Salomon et Papouasie-Nouvelle-Guinée pour les garçons
- Guatemala (150,9 cm), Bangladesh, Népal et Timor Oriental pour les filles
En France, les demoiselles mesuraient en moyenne 163,2 cm en 1980 contre 164,5 cm en 2019, soit 1,3 cm en 19 ans.
Toujours selon cette étude, les garçons de 19 ans de 11 pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne ont la même taille moyenne que celle des garçons néerlandais âgés de 13 ans.
Outre la taille des adolescents, l’étude s’est aussi penchée sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Selon les scientifiques, les jeunes qui présentent les IMC les plus élevés habitent aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, dans le Pacifique et au Moyen Orient.
Un phénomène lié à l’alimentation
Cet écart de taille entre les jeunes ne s’explique pas seulement par la génétique. L’étude du Lancet révèle en effet que la réponse est dans l’alimentation. Cette dernière influe sur la croissance et dépend de l’environnement économique et sanitaire.
C’est pourquoi, en Chine, pays où le niveau de vie s’est vraiment amélioré, les femmes ont gagné 6,1 cm et les hommes 8,1 cm en près de trente ans.
« À l’inverse, dans quelques pays d’Afrique subsaharienne, notamment ceux en proie à des conflits armés, la taille des jeunes garçons a stagné voire a baissé depuis 1980. C’est le cas en Sierra Leone, en République démocratique du Congo (RDC) ou encore au Burundi » explique Le Monde qui a relayé cette étude.
Toujours selon cette étude, les garçons de 19 ans de 11 pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne ont la même taille moyenne que celle des garçons néerlandais âgés de 13 ans.
Nourrir les enfants pendant la crise
L’étude révèle aussi que si la plupart des enfants de 5 ans dans le monde ont une taille et un poids moyens conformes aux chiffres de référence de l’OMS, quand ils grandissent, leurs courbes se cassent. En cause, l’école, lieu où les enfants sont habituellement nourris, mais où ne vont pas les plus pauvres. L’alimentation est donc un facteur prépondérant.
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Les auteurs de cette vaste étude appellent donc les États à revoir leur politique alimentaire, surtout en période de crise sanitaire et sociale.
En France, les familles les plus modestes ont souffert du confinement et il a fallu trouver des solutions pour que les enfants puissent manger correctement. Certaines collectivités ont distribué des bons alimentaires ou accordé une aide financière tandis que d’autres ont choisi de faire livrer des repas à domicile aux écoliers qui n’avaient plus accès à la cantine et aux repas à 50 centimes.