L’amiante a été interdite en France début 1997. Vingt-deux ans après, elle demeure pourtant plus que présente, notamment dans les écoles, et ce malgré les diagnostics obligatoires censés avoir été réalisés.
Bâti scolaire – Des Dossiers Techniques Amiante souvent absents ou incomplets
La dangerosité des fibres d’amiante n’est plus à prouver. Le matériau a été classé cancérogène dès 1973 par le CIRC, et il aura fallu plus de vingt ans pour en interdire l’utilisation. Selon les calculs de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les bâtiments construits avant 1997 en contiennent encore au moins 15 millions de tonnes, entre faux plafonds, dalles et toitures. Malgré cela, un rapport confidentiel révélé par le journal Le Monde souligne que, dans bon nombre d’écoles maternelles et élémentaires, les « dossiers techniques amiante » (DTA) établissant le diagnostic sur la présence ou non d’amiante dans les lieux sont bien souvent absents ou incomplets(1).
Ce rapport baptisé « Contrôle des obligations réglementaires relatives à la présence d’amiante dans les écoles publiques » a été remis au printemps dernier au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du Ministère de l’Éducation nationale. Les inspecteurs ont étudié, durant l’année scolaire 2017-2018, 175 écoles publiques du premier degré. 88 % d’entre elles ont été bâties avant 1997. Pourtant, près de la moitié (46 %) des écoles visitées ne disposaient pas de leur DTA. Quand il en existait un, il était incomplet dans un tiers des écoles (32 %).
Enfin seulement 9 % des collectivités propriétaires de ces locaux scolaires veillaient à mettre ce Dossier Technique Amiante à jour.
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Des personnels bien souvent non informés des risques
Conséquence de tous ces manquements, qui représentent un véritable risque pour la santé des élèves et des personnels scolaires, les agents des collectivités, travaillant dans ces écoles, sont en fait « très peu informés des risques amiante ». Faute d’informations précises et à jour, ils peuvent ainsi procéder à des travaux de réaménagement de classes (perçage de murs, pose de cloisons) « sans aucun repérage préalable ». Avec à la clé des « cas d’exposition passive non signalés », aucune procédure n’existant pour les gérer.
Les inspecteurs en charge de ce rapport ont également relevé, dans 90 % des écoles étudiées, l’absence totale de surveillance médicale des enseignants exposés.
Au-delà des manquements en termes de suivi, de diagnostic et de mise à jour des documents obligatoires, quant à l’amiante, par les collectivités propriétaires de ces écoles maternelles et élémentaires, directrices et directeurs d’école sont également pointés du doigt par cette étude.
Seuls 28 % d’entre eux communiquent la fiche récapitulative sur les risques d’exposition à l’amiante à leurs enseignants, et à peine 13 % le font au conseil d’école et aux agents de la collectivité. Un comportement qui constitue clairement un « défaut de transparence préjudiciable à l’appréciation et à l’évaluation du risque d’exposition passive à l’amiante ».
Illustration bannière : Trop d’amiante dans les écoles – © Lopolo
L’amiante dans les flocages, si elle trouve un passage pour s’échapper, il peut y avoir un peu de poussière qui s’échappe.
Il ne faut pas oublier que l’on nous a vendu les produits amiantés comme du bon pain, ceci avec la complicité des politiques sous influence des industriels. Les gens qui ont placés ces produits l’ont fait sans protection, car même si on savait depuis longtemps que ça pouvait être nocif, c’était dissimulé pour laisser marcher le commerce. Il y avait même les couvreurs qui sciaient des plaques de toit par palettes entières sans la moindre protection, et même torse nu l’été.
Et maintenant, les gens qui enlèvent ces produits sont déguisés en cosmonautes…
Il faut savoir que les plaques ondulées de toit contiennent environ 10 à 15% d’amiante, mais c’est bloqué dans le ciment, c’est assez solide, et si on n’y touche pas, ça ne risque rien. Il ne faut pas les casser ni les percer.
Les politiques laissent faire n’importe quoi, vendre n’importe quoi au peuple, car il n’y en a pas que dans les écoles, et puis pour enlever tout ça, les particuliers doivent payer très cher (c’est devenu une industrie) et en plus, il faut payer la déchetterie, si elle le prend…
Et pour les bâtiments publics, c’est le con tribuable qui paie…