Combien de temps avons-nous encore devant nous ? Nul ne le sait, mais quel est l’espérance de vie maximale ?
Quelle espérance de vie maximale ?
Elle ne cesse de grimper chaque année, et c’est en soi une bonne nouvelle et un signe de bonne santé des sociétés : l’espérance de vie moyenne ne cesse de croître. Si jadis les centenaires étaient rares, l’amélioration de nos conditions de vie comme les progrès de la médecine font que l’on ne cesse de repousser les frontières de la longévité humaine. Demain, vivrons-nous tous aussi longtemps que la célèbre doyenne de l’humanité française, Jeanne Calment ? Sans doute pas, même si les transhumantes californiens rêvent toujours de greffer des cerveaux sur de nouveaux corps.
Mais quelle est vraiment l’espérance de vie maximale, ultime, de notre espèce ? Les progrès de nos connaissances sur le vieillissement et la génétique nous permettent d’en savoir plus. Des chercheurs singapouriens viennent d’ailleurs de publier dans Nature une étude poussée sur la limite de la vie humaine. Pour ce faire, ils se sont penchés sur le vieillissement d’un large échantillon de population aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Un degré de résilience décroissant
Ainsi, en se fondant sur le niveau d’activité physique et le bilan sanguin de chacun, ces scientifiques estiment être parvenus à déterminer le degré de « résilience » de notre organisme. En effet, et il suffit de voir le temps qui passe pour le constater, plus l’âge avance, plus notre corps met du temps à récupérer de la fatigue, du stress ou des problèmes de santé.
Les chercheurs ont estimé en moyenne ce degré de résilience à 2 semaines autour de 40 ans, mais à trois fois plus (6 semaines) à partir de 80 ans, et à deux semaines de plus (8 semaines) au cap des 90 ans. Si cela semble rationnel, c’est ainsi également scientifiquement prouvé. Toujours selon ces chercheurs, cette capacité de résilience finit par s’effacer entièrement à un âge compris entre 120… et 150 ans !
Ralentir le processus
Ce seuil serait donc, estiment-ils, la limite absolue de la durée de vie de l’espèce humaine, au-delà de laquelle notre organisme ne saurait récupérer, et donc perdurer. Pour autant, cela n’empêche pas les les spécialistes du grand âge, de chercher à briser cette limite de longévité humaine. Comment ? « Le vieillissement chez l’homme présente des caractéristiques universelles communes à des systèmes complexes fonctionnant jusqu’au seuil de la désintégration, explique Peter Fedichev, co-fondateur et PDG de Gero. Ce travail démontre comment des concepts empruntés aux sciences physiques peuvent être utilisés en biologie pour sonder différents aspects de la sénescence et de la fragilité afin de produire des interventions fortes contre le vieillissement. »
« Cette enquête montre que le taux de résilience constitue une signature importante du vieillissement qui peut guider le développement de médicaments afin de ralentir le processus et donc de prolonger la durée de vie », estime pour sa part au sujet de cette étude David Sinclair, professeur de génétique à la Harvard Medical School.
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