Une nouvelle étude de Santé publique France révèle que quasiment toute la population française est exposée aux métaux lourds, avec des niveaux qui sont plus élevés que la plupart des pays étrangers. Les sources d’exposition étant principalement d’origine alimentaire, il est donc conseillé de manger varié.
À quels métaux lourds sommes-nous constamment exposés ?
Naturellement présents dans l’environnement, les métaux peuvent être à l’origine de l’apparition de maladies chroniques, de déficience immunitaire ou encore de cancers. C’est pourquoi, Santé publique France a choisi de mesurer l’imprégnation de la population à ces substances présentes dans notre environnement.
L’étude a été menée auprès de 1.104 enfants et 2.503 adultes âgées de 6 à 74 ans. Elle comprend des prélèvements biologiques (urines, sang et cheveux) ainsi qu’un questionnaire portant sur les habitudes de vie, les consommations alimentaires, les caractéristiques des participants.
Publiés le 1er juillet 2021, les résultats du volet biosurveillance de l’étude ESTEBAN (Étude de SanTé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition) pilotée depuis plusieurs années par Santé publique France, présentent des chiffres inquiétants(1)https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/esteban[\source]. Ils révèlent que l’exposition de la population à ces métaux concerne l’ensemble des participants adultes et enfants (plus de 97 % à 100 % de détection).
Il s’agit de substances comme l’arsenic, le cadmium, le chrome, le cuivre, le nickel, le plomb ou le mercure… Si certains niveaux sont stables (mercure et nickel), d’autres sont en hausse (arsenic, cadmium et chrome). Par ailleurs, les niveaux mesurés, que cela soit pour l’enfant ou l’adulte en France, sont plus élevés que ceux retrouvés dans la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord)
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Quelles sources d’exposition ?
Les sources d’exposition sont alimentaires : poissons et produits de la mer pour l’arsenic, le chrome, le cadmium et le mercure ; céréales pour le cadmium ; et légumes issus de l’agriculture biologique pour le cuivre.
D’autres déterminants connus ont également été observés : le tabac (cadmium et cuivre), implants médicaux (chrome) ; plombages (mercure).
Les auteurs de l’étude rappellent donc la nécessité de lutter contre le tabagisme et de surveiller son alimentation en variant les sources, en particulier le poisson et les produits de la mer. Ainsi, il est recommandé de consommer deux fois par semaine du poisson dont un poisson gras en variant les espèces et les lieux de pêche.
Cette nouvelle photographie des imprégnations de la population française aux métaux s’avère nécessaire. Selon Geneviève Chêne, Directrice Générale de Santé publique France, « La surveillance de l’imprégnation de la population aux substances chimiques est un enjeu de santé publique. La répétition des études de biosurveillance est nécessaire pour suivre dans le temps les évolutions des expositions de la population et ainsi contribuer à estimer l’impact des politiques publiques visant à les réduire ».
Illustration bannière : Arsenic, cadmium, chrome, cuivre, nickel, mercure… Santé publique France publie les nouvelles données d’exposition aux métaux de la population française issues de l’étude ESTEBAN – © MVolodymyr
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