Nous connaissons tous au moins une personne faisant craquer ses doigts. Un comportement qui peut d’ailleurs agacer l’entourage du fait du bruit indélicat. D’autres font craquer leur cou ou leur dos. Mais quelles conséquences ces auto-manipulations peuvent-elles avoir sur notre corps sur le long terme ?
Pourquoi faire craquer ses articulations ?
L’objectif premier de faire craquer ses articulations est de soulager une zone du corps en particulier qui semble tendue. Après le craquement, le corps se détend immédiatement et ressent provisoirement un bien être.
Certains se font craquer les doigts, mais aussi d’autres articulations pour évacuer le stress et l’anxiété notamment lorsqu’ils sont au travail. Cela peut devenir un tic ennuyeux que l’on répète inlassablement jour après jour. Il est possible de faire craquer ses doigts en les ramenant vers l’arrière, en les pliant vers l’avant ou encore en les tirant.
Mais que se passe-t-il exactement ? Lorsque l’on fait craquer ses doigts par exemple, des gaz emprisonnés sous forme d’une bulle dans le liquide synovial sont libérés. La pression chute alors dans le liquide synovial. Les bulles de gaz éclatent alors et créent le bruit de craquement nommé cavitation. Cela s’apparente d’ailleurs au papier à bulles qui enveloppe des objets et que l’on claque pour s’amuser.
Aucun lien avec l’arthrose
Selon les croyances, l’auto-manipulation pourrait avoir certaines conséquences sur le long terme pour l’organisme, toutefois l’arthrite n’en fait pas partie.
Donald Unger, un allergologue américain a durant plus de 50 ans fait craquer sa main gauche deux fois par jour afin d’en observer les conséquences. Cela a représenté environ trente mille craquements. Il n’a noté aucun signe d’arthrite en comparaison à l’autre main. Grâce à ses recherches, il a obtenu le prix Ig-Nobel de médecine en 2009, ce prix récompense les recherches improbables menant toutefois à une certaine réflexion.
Une autre étude, menée par l’Uniformed Services University of the Health Sciences(1) aux États-Unis, a étudié 215 personnes et vient confirmer les expériences de Donald Unger. Parmi ces participants, 20 % faisaient craquer leurs articulations souvent. De plus, parmi le groupe qui les faisait craquer, 18,1 % souffraient d’arthrite.
Les chercheurs ont conclu que la probabilité de souffrir d’arthrite était la même pour les personnes qui faisaient craquer leurs articulations ou non.
Quels risques le craquement des articulations entraîne-t-il ?
Même si les craquements d’articulations n’entraînent pas d’arthrite, ils peuvent présenter d’autres risques notamment une inflammation et un affaiblissement de la préhension dans les mains.
Une étude, menée en 1990, sur 300 personnes âgées de plus de 45 ans, a observé une inflammation plus élevée pour les 74 personnes qui faisaient craquer leurs articulations, en comparaison aux 226 qui ne le faisaient pas.
L’étude a conclu que le craquement des articulations avait notamment un effet néfaste sur la force des mains, pouvait affaiblir la préhension et endommager les tissus mous. En outre, les personnes qui font craquer leurs mains peuvent souffrir d’un gonflement des articulations.
Pour prendre soin de ses articulations, il est recommandé d’avoir une alimentation équilibrée, de bien s’hydrater, de pratiquer une activité douce afin de ménager ses articulations et d’adopter de bonnes postures pour préserver son cartilage.
Enfin, pour ceux qui souhaiteraient mettre fin à cette mauvaise habitude, il est conseillé de trouver un autre geste à faire qui pourra détourner le cerveau de ce craquement de doigts. Cela peut être de jouer avec une balle anti-stress par exemple.
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