Le 17 octobre 2024, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé une réévaluation du finastéride, un médicament destiné à lutter contre la calvitie masculine. Utilisé sous le nom de Propecia, il est désormais au centre de l’attention en raison de potentiels effets secondaires graves, à la fois sexuels et psychiatriques.
Finastéride : un médicament prescrit contre la calvitie et les troubles prostatiques
Le finastéride est principalement employé pour traiter l’alopécie androgénétique, plus connue sous le terme de calvitie masculine. Ce médicament, dosé à 1 mg, agit en réduisant l’hormone responsable de la chute des cheveux chez les hommes âgés de 18 à 41 ans. Toutefois, à des dosages plus élevés (5 mg), il est également prescrit pour traiter les troubles prostatiques tels que l’hypertrophie bénigne de la prostate. Bien que commercialisé initialement sous le nom Propecia par le laboratoire néerlandais Organon, filiale de l’américain Merck, il est toujours disponible sous forme générique.
Depuis plusieurs années, le finastéride fait l’objet de vives critiques pour ses effets indésirables, notamment des troubles de l’érection, une diminution de la libido, des dépressions sévères et même des idées suicidaires. Autant de problèmes qui ont poussé l’ANSM à renforcer la surveillance de ce médicament. Désormais, les boîtes de finastéride en France doivent mentionner clairement ces risques.
La revue spécialisée Prescrire a, quant à elle, recommandé de ne pas utiliser ce médicament contre la calvitie, jugée sans danger, à cause des risques potentiels pour la santé des utilisateurs.
Réévaluation à notre demande du bénéfice/risque des #médicaments avec du #finastéride ou du dutastéride par @EMA_News
⚠️Ils présentent des risques de troubles sexuels et psychiatriques, décrits dans les notices, et que nous maintenons sous surveillance
🔗https://t.co/PT6UR6mcwc pic.twitter.com/tJu0vVqlX6
— ANSM (@ansm) October 18, 2024
Une réévaluation du bénéfice et du risque
Les nombreuses plaintes des patients et les critiques de certains spécialistes, ont poussé l’ANSM à solliciter une réévaluation de ce médicament par l’Agence européenne des médicaments (PRAC). Cette demande a été en partie motivée par des actions en justice menées en 2019 par des patients contre le laboratoire Merck. Les plaignants reprochent à l’agence française d’avoir mis trop de temps à prendre des mesures, alors que le finastéride est commercialisé depuis une vingtaine d’années.
Dans l’attente des résultats de cette nouvelle étude sur l’efficacité et l’utilité du finastéride, l’ANSM appelle à la vigilance et recommande aux patients sous finastéride ou dutastéride de consulter un médecin en cas de troubles psychiques, comme des signes de dépression ou des idées suicidaires, ou de troubles sexuels.
En cas de persistance des effets secondaires, il est conseillé d’arrêter le traitement et de déclarer ces effets à l’agence de pharmacovigilance. Il est également demandé de mettre à jour les déclarations initiales en cas d’aggravation ou de prolongation des symptômes après l’arrêt du traitement.
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