On a beaucoup parlé des substances cachées dans l’alimentation, y compris celle des tous petits. Les enfants touchent également toutes sortes d’objets, à commencer par les jouets qui ont beaucoup fait parler d’eux. Alors que s’approche la rentrée scolaire à grands pas, revenons sur les fournitures scolaires. Celles-ci ne sont pas sans danger, même si les effets sont à plus long terme. Ayons donc un oeil critique sur la liste de fournitures scolaires. À quoi bon acheter des fournitures scolaires pas cher, si c’est pour s’empoisonner ?
Fournitures scolaires : le marketing avant la qualité
Ça y est : vous avez la liste fourniture scolaire en main ! Il ne vous reste qu’à partir en quête de papeterie écologique et autres classeurs éco-responsables. Comme souvent, l’ennemi sera la publicité et l’achat facile. Tout est question de marketing : les enfants auront tendance à plébisciter les objets présentant leurs héros favoris, portés par des amis ou vus à la télévision. Et cela ne concerne pas que les fournitures de marques.
Quels que soient leurs marques et leurs visuels, les fournitures scolaires sont susceptibles de contenir des substances néfastes : attention donc à la composition du produit. L’avantage de chercher ses fournitures scolaires en ligne est qu’il sera au moins possible de comparer les produits et vérifier leur composition.
Déjà en 2017, 60 millions de consommateurs avait évalué les substances toxiques, cancérogènes ou allergènes contenues dans différentes fournitures scolaires, susceptibles d’être ingérées par l’enfant au quotidien ou d’être en contact avec sa peau(1), les résultats n’étaient pas brillants. Le constats n’est pas meilleur en 2022.
Un tiers des fournitures scolaires a une composition toxique
Elle a alors découvert que certaines fournitures nécessaires à l’école dégagent des substances nocives : feutres parfumés, stylos billes, crayons de papier et de couleurs, cartouches d’encre, effaceurs, colles… sur 52 produits testés, 19 d’entre eux présentaient un triste florilège de substances indésirables, composés cancérogènes, toxiques ou allergisants.
Achat de fournitures scolaires : objectif zéro plastique toxique
Sans grosse surprise, ce qui pose problème est souvent le plastique, ou plutôt les plastiques. Des plastiques, les phtalates peuvent migrer ou s’évaporer dans l’air, dans un laps de temps plus ou moins long.
Cela entraîne des risques pour les enfants, plus sensibles à l’exposition du fait de leur masse plus légère. Ils ont également tendance à porter plus facilement les objets à la bouche, et ainsi à ingérer des choses non comestibles, rendant plus forte encore l’exposition. Le temps d’exposition, lui, reste assez fort puisque ces objets sont utilisés de manière régulière à l’école.
Et les substances sont nombreuses pour rendre l’objet souple, incassable, esthétique et tout ce qu’on peut demander à du matériel qui va suivre l’enfant à l’école. Les parents se doivent donc d’être particulièrement attentifs aux substances suivantes.
Les plastiques à éviter dans l’achat de fournitures scolaires
En plus des phtalates qui agissent comme perturbateurs endocriniens, on peut également trouver différentes substances entrant dans la composition des fournitures scolaires.
Le polycarbonate (PC)
Ce plastique est fabriqué avec le fameux bisphénol A (BPA), certes banni des biberons, mais pas de tous les objets. Le bisphénol A est une hormone sexuelle synthétique, qui pourrait avoir des effets comportementaux des enfants et le développement du cerveau.
Ce polycarbonate est souvent indiqué par le chiffre 7 dans un triangle constitué de flèches. Parfois on retrouve les lettres « PC » en dessous, mais pas nécessairement. Le plastique est notamment utilisé pour certaines gourdes / bouteilles réutilisables. Ailleurs, on le retrouve notamment dans les boîtes de conserve.
Le polystyrène (PS)
Le plastique est fabriqué avec du styrène. On le repère par le chiffre 6. Il s’agit d’un agent chimique qui peut endommager le système nerveux (nerfs, mais aussi cerveau).
Manque de chance, il est très utilisé pour des ustensiles alimentaires (tasses, bols, verres, assiettes, et d’autres contenants alimentaires). Quand le polystyrène est chauffé, des substances toxiques sont libérées, notamment vers la nourriture.
Le polystyrène contribue également à la formation d’ozone dans l’atmosphère.
L’acrylonitrile butadiène styrène (ABS)
L’acrylonitrile butadiène styrène est également issu de styrène comme l’indique son nom. Cette substance est classée comme cancérigène possible chez l’humain, tout comme l’acrylonitrile et le butadiène qui le composent également.
Il ne porte pas de numéro, mais on le retrouve dans de nombreux objets. Résistant bien au choc, pouvant être moulé facilement, rigide tout en restant léger, ce type de plastique est souvent utilisé pour des jouets, des instruments de musique (et, dans un tout autre domaine, les enjoliveurs de voiture). Il compose notamment les lego.
Le PVC : exposition récurrente et toxique
S’il y a bien une substance courante dans notre environnement, et particulièrement celui des enfants, c’est le polychlorure de vinyle, autrement appelé PVC, ou vinyle. Les enfants sont plus sensibles aux substances toxiques, jusqu’à 11 ans selon les spécialistes.
Or, l’exposition est forte à cet âge, car bon nombre d’objets du quotidien sont fabriqués en PVC : fournitures scolaires, étuis à crayons, cartables, boîtes à repas, imperméables, bottes de pluie, ou encore parapluies.
Le PVC, un plastique particulièrement toxique
Ce plastique est toxique dès sa fabrication, lors de son utilisation et lors de son élimination. Il contient de nombreux additifs chimiques :
- Phtalates, des liquides incolores utilisés en majorité pour assouplir le plastique et rendre le PVC flexible.
- Métaux lourds (cadmium, plomb, notamment), utilisés pour stabiliser le PVC.
- Organoétains (ou organostannique), qui polluent les mers et sont considérés comme cancérigènes, neurotoxiques et perturbateurs endocriniens. Ils sont utilisés pour stabiliser le PVC.
On associe à ces substances des :
- déséquilibres hormonaux (les substances imitent les oestrogènes),
- troubles de l’apprentissage,
- diabète,
- cancer,
- asthme et autres maladies chroniques,
- malformations congénitales.
Repérez le PVC
Le PVC est souvent indiqué sous l’appellation « vinyle »
Le PVC est également identifié par le chiffre 3 dans le symbole de recyclage. On retrouve également les lettres « V » ou « PVC ».
D’une manière générale, méfiez-vous des articles en plastique.
Les substances toxiques qui peuvent se cacher dans les fournitures scolaires
On peut également trouver d’autres composés dangereux dans les jouets et fournitures à destination des enfants.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
8 de ces contaminants issus du pétrole sont classés cancérogènes. Ils font l’objet d’une réglementation dans les jouets pour les parties en caoutchouc ou en plastique susceptibles d’entrer « en contact direct et prolongé, ou en contact direct, bref et répété, avec la peau humaine ou la cavité buccale ».
Les phtalates : pas encore d’interdiction généralisée
Si la présence de phtalates dans les jouets et articles de puériculture destinés aux enfants de moins de trois ans est encadrée depuis 1999 (décision 1999/815/CE) – ces substances, considérées comme potentiellement dangereuses, ont été interdites -, aucune réglementation n’a vu le jour pour le reste de la population, car les doses auxquelles nous sommes exposés ne sont pas considérées comme dangereuses.
Le formaldéhyde
Irritant à faible dose et cancérogène par inhalation, le formaldéhyde est le polluant le plus préoccupant de l’air intérieur.
On le trouve dans les détergents, les matériaux de construction en tant que conservateur ou fixateur. Au rayon fournitures scolaires, on le retrouve dans les marqueurs, tampons encreurs, etc.
Les composés organiques volatils (COV)
Ce sont des substances volatiles qui sont dégagées au cours de l’utilisation, et polluent l’air intérieur. Peintures acryliques, encre de chine, feutre effaçable, gouache liquide ou encore peinture vitrail sont les produits qui peuvent en contenir !
Les isothiazolinones (MIT, MCIT, BIT)
Agents conservateurs antimicrobiens, ces 3 substances sont très allergisantes. Adhésifs, colles, peintures, encres et même pâte à papier… Les isothiazolinones (méthylisothiazolinone MI, méthylchloroisothiazolinone MCI, benzisothiazolinone BIT) sont très présents dans l’air intérieur et provoquent de l’eczéma.
Les parfums allergisants
Parmi eux, 26 allergènes doivent être étiquetés s’ils sont présents à plus de 100 mg/kg. Ils viennent parfumer les encres.
Les métaux lourds
Notamment, le plomb et le cadmium, toxiques tous deux pour la reproduction et le développement. Ces métaux lourds sont à chercher dans les mines de crayons !
Outre celles en plastique, les fournitures scolaires à proscrire
Les plastiques ne sont pas les seules substances toxiques rencontrées par l’enfant.
Les colles traditionnelles
Les colles que l’enfant côtoie sont généralement fabriquées à base de résine ou polymères mélangées à des solvants volatils toxiques comme l’acétone ou le toluène, en plus d’additifs servant à conserver la colle. Certains solvants, comme le formaldéhyde, sont toujours très courants, et très toxiques.
Les correcteurs
Les correcteurs liquides contiennent des solvants organiques toxiques. Inhalés, ils agressent ensuite les voies respiratoires, mais également le foie, les reins. Une alternative est d’utiliser du ruban correcteur couvrant. La solution la plus verte est encore d’apprendre à barrer proprement !
Les feutres
Outre l’emballage en plastique, les feutres classiques sont généralement fabriqués à base de solvants pétrochimiques toxiques. L’exposition a vite tendance à être forte, les enfants mettant parfois les feutres dans la bouche.
Pensez aux feutres à l’eau conformes aux normes CEE EN71/III qui peuvent être utilisés sur plusieurs surfaces. Ils sont non toxiques, solubles à l’eau et lavables sur presque tous les tissus.
Les gommes fantaisie
Les gommes colorées, en plastique ou aromatisées sont à bannir.
L’exposition des enfants au DEHP et au DINP quand ils mâchonnent des gommes dépend du temps durant lequel ils gardent la gomme en bouche, du nombre de petits bouts de gomme qu’ils ont avalés, de la quantité de phtalates qui passe dans la salive ou dans le suc gastrique, ainsi que de la façon dont la substance est absorbée par le corps via la digestion.
Les objets vernis, notamment crayons
Les enfants ont tendance à mordiller leurs crayons. Or, les vernis utilisés sont synthétiques et néfastes pour la santé.
Les surligneurs classiques
Ils sont emballés dans du plastique, mais contiennent également des solvants organiques, des conservateurs à base d’aldéhyde et de phénols chlorés et de l’aniline.
Faire les bons choix et acheter sain pour vos enfants :
Consultez notre guide d’achat liste fournitures scolaires éco-responsables et sans danger pour la santé
A force de lire tous ces articles, j’en viens à avoir peur de tout !
Merci car il avait des chose que je savait pas
Le problème est que la majorité des produits sont fait en Chine ou dans nombreux pays qui n’ont aucun respect des normes et de l’environnement alors quand on aura de produits fabriqués respectueux des normes et de l’environnement on aura réglé une grande partie du problème.
tres bien ,mais pour les éviter s’orienter vers quels fabricants,souvent il n’ y a pas d’alternative…..
Finalement pour envoyer vos enfants à l’école, mieux vaut ne rien leur acheter. Après il faudra expliquer à la maîtresse ou au maître que toutes les fournitures étant plus ou moins toxiques, vous ne voulez pas que votre enfant s’empoisonne…
mon probleme dans cet article(fort interressent) c’est qu il n’offre aucune alternative dans le cas des crayon de couleur par exemple ( je pensait que c’etait un produit sans danger par rapport aux feutres) mais comment les remplacer pour ne pas mettre la sante de mon bebe en danger. de plus je ne peux pas envoyer mon fils a l’ecole sans cahier ni cartable sous pretexte qu’ils sont toxiques. je privilegie le materiel de geometrie en metal plutot q’en plastique car d’une part ca ne se casse pas et d’autre part c’est plus sain mais pour le reste….
C’est bien joli tout ça mais alors si c’est si dangereux pour la santé pourquoi les mettre en vente. Existe-t- il une loi qui les interdise ? Que fait la Direction des Affaires Sanitaire et Sociale face à cela ? Et pourquoi les associations de consommateurs ne font-ils rien ?
Ce ne sont pas les gens qui consomment qui peuvent faire grand chose ? J’ai du mal à trouver l’objectivité de cet article à part de conforter les constructeurs afin qu’ils puissent dire « On vous avez prévenu ! »
Le problème est que c’est dangereux surtout sur le long terme et en cas d’exposition importante. A titre d’exemple, l’enfant n’est pas censé mettre ses feutres à la bouche, ni mâchonner son double décimètre, mais il y a fort à parier qu’il le fasse quand même de temps en temps, ne serait-ce que par inattention. Difficile donc de légiférer, j’imagine.
L’intérêt de l’article ? Eh bien, de prévenir les consommateurs afin que ceux-ci achètent ensuite en toute connaissance de cause (après, celui qui veut manger du PVC…). Il y a des alternatives bien entendu – je prépare d’ailleurs un article sur les fournitures écologiques, et le comparatif des prix.
Je ne suis pas vraiment d’accord avec votre phrase : « Ce ne sont pas les gens qui consomment qui peuvent faire grand chose ? » si le consommateur ne fait rien par ses choix, qui le fera ?
Merci pour cet article qui tombe à propos !