Le pays tourne au ralenti. Au-delà de ce qui nous est demandé de faire, il y a ce qu’il faut faire à tout prix, à savoir ne plus prendre de risques. La doctrine la plus simple et la plus intelligente reste certainement celle de se dire que « dans le doute, on évite le risque », ce qui est particulièrement vrai pour le moment concernant la longévité du virus sur les différents matériaux inertes. Pour cela, il y a des réflexes à intégrer, des mécanismes à s’approprier et des gestes supplémentaires à mettre en oeuvre autant que possible.
Si le milieu de soins est au fait de ce que représente le COVID-19 en matière de risque pour notre société, tout bon écologue a aussi de solides connaissances en épidémiologie (exemple : la myxomatose a fait diminuer les populations de lapins qui a fait diminuer la population de lynx, etc.). Il en va de même pour le milieu agricole soumis depuis longtemps à des règles d’hygiène strictes. Utilisons ces expériences !
Les chaussures, c’est dehors !
Si on peut se parler à un mètre de distance (et non 3 ou 4 mètres, pourquoi pas ?) c’est parce que le virus tombe au sol.
À partir de là il n’y a rien de plus logique que de prendre garde à ses chaussures sans pour autant aller jusqu’à installer un pédiluve (bac posé au sol et dans lequel on marche pour désinfecter les chaussures) comme dans les élevages.
Laissez vos chaussures sur le pas de la porte et nettoyez et désinfectez cet endroit régulièrement, du moins le temps que l’on sache exactement comment résiste le virus en fonction des différentes surfaces.
Les vestes, c’est dehors aussi
Pour exactement les mêmes raisons que pour les chaussures, c’est le moment de sortir votre porte-manteau perroquet de votre appartement pour le mettre sur le palier.
C’est peut-être encore plus vrai pour les vestes que pour les chaussures dans la mesure où il est conseillé de tousser dans son coude et où les matériaux utilisés pour réaliser nos vestes sont bien plus nombreux et différents. Il est donc très compliqué de savoir combien de temps le COVID-19 peut y tenir.
Dans le doute, ce n’est qu’une veste, ça lui changera ses habitudes de vivre un peu sur le palier et elle ne devrait pas trop râler.
Les courses, c’est sans prendre de risques
Le cheminement du virus est la clef. Même si c’est un exercice compliqué et parfois particulièrement capillotracté, il faut se faire violence et prendre la chaîne de transmission là où on la commence soi-même.
Quelqu’un vous donne un produit ou vous le saisissez par vous-même ? Rien, absolument rien ne vous dit qu’il n’est pas contaminé (quelqu’un qui tousse en passant, le vendeur qui a fumé une cigarette juste avant d’empiler les produits, la personne avant vous qui a palpé le paquet avant d’arrêter parce que quelqu’un de censé l’a rappelé à l’ordre, etc.).
Partez donc du principe qu’il faut prendre ses précautions : ce n’est pas de la psychose, c’est du civisme. En plus avec les mesures de confinement, pas question d’aller plusieurs fois par jour au supermarché ou avec le même rythme qu’avant… Alors se concentrer pour faire attention une fois par semaine, c’est pas non plus la mer à boire !
Lire aussi : Les vrais stocks à constituer en cas de pénurie
Au retour des courses :
- Après avoir ôté vos chaussures à l’entrée, vos mains emmènent les courses jusqu’à la cuisine où vous lavez toutes les denrées avec de l’alcool ou de l’eau savonneuse.
- Les courses ainsi lavées sont mises à sécher à l’opposé de l’endroit où vous avez ramené vos courses.
- Vous sortez les cabas et/ou sacs de chez vous.
- Vous lavez bien vos mains et nettoyez votre plan de travail ainsi que tout ce que vous auriez pu toucher.
- Vous allez sur consoGlobe pour confirmer par commentaire qu’en fait ce n’est pas si sorcier, surtout si ça peut éviter d’occuper un lit en réanimation à la place de quelqu’un d’autre…
Les livraisons, c’est au propre
Toujours pour les mêmes raisons de survie variable du virus sur les matériaux et toujours non pas pour créer de la psychose, mais parce que nous n’avons rien de mieux à faire que d’être tatillons sur le sujet « dans le doute », les colis réceptionnés sont à bichonner. Ne les prenez plus de la main à la main.
Déballez-les de préférence avec des gants directement à côté de la poubelle extérieure (pas celle de votre cuisine) pour vous débarrasser de l’emballage qui aura obligatoirement transité par hub (plateforme qui centralise les colis avant de les renvoyer par messagerie légère vers le client final).
Nettoyez et/ou désinfectez le colis autant que faire se peut, pour finir par vous lavez les mains avant de jouir de votre livraison.
Cela vous parait extrême ou exagéré ? Hormis le fait que vous n’avez pas grand-chose de mieux à faire, il faut comprendre les mécanismes de livraison et les risques éventuels qui en découlent surtout faute d’avoir des informations précises et argumentées sur le sujet.
Votre colis est produit et emballé par une ou plusieurs personnes, un transporteur vient le récupérer puis le décharger dans un hub où il est trié (automatiquement, sauf quand ça coince) puis un livreur récupère ce colis et vous le ramène.
Bien sûr il peut y avoir d’autres étapes (exemple : du hub les colis peuvent transiter par une autre société de livraison d’où partira alors seulement votre colis). Cela représente tout de même quelques personnes en contact avec ce que vous avez dans les mains et faites entrer dans votre maison, non ?
Les communs, on les entretient
Pour tous ceux qui habitent dans des logements collectifs, pensez aux autres autant qu’à vous.
Les rambardes de l’escalier sont à laisser tranquilles pour le moment sauf quand vous vous décidez à faire acte de civisme en sortant pour les nettoyer !
Il en va de même pour les sols que vous pouvez – pour une fois – aller briquer en même temps que le pas de votre porte. Un petit rien de vie en collectivité alors qu’on est confiné chez soi, c’est aussi simple que ça !
Les inconséquents, c’est vraiment pas le moment
Combien de personnes étaient-elles porteuses du COVID-19 dans le rassemblement évangélique de Mulhouse ? Très certainement pas des dizaines… Une seule personne peut infecter très rapidement un bassin de population de 300.000 personnes, c’est en cela aussi que ce virus nous est si redoutable.
Le bravache qui s’échine à faire les bises à ses amis va peut-être se retrouver 10 jours plus tard dans un lit de réanimation qu’un membre de votre famille ne pourra avoir parce qu’il n’y aura plus de place. Voilà vers quoi les inconséquents nous mènent à grands pas et c’est d’un individualisme inacceptable en ce moment.
S’il n’y a actuellement « que » l’Alsace où les capacités d’accueils saturent, personne n’a envie de vivre ce moment où l’on se dit : « Mulhouse est débordé, Colmar appelle à l’aide pour du matériel, Sélestat à une capacité très réduite à la base, Strasbourg explique entre les lignes que c’est trop tard pour l’Alsace, mais que le reste du pays peut encore faire quelque chose, les militaires arrivent en soutien… Et merde, j’habite en plein dedans ! »
Le mot de l’auteur – Julien confiné en famille en Alsace
Tu ne fais encore que trop peu de cas des consignes, tu ne respectes pas les distances de sécurité, tu ne te protèges pas quand tu tousses, tu fais des bises ou tu serres la main… Tu ne dis rien quand les autres font tout cela même si toi tu ne le fais pas : tu laisses le COVID-19 gagner !
Respecter les règles communes sur le sujet et même aller au-delà en redoublant de précautions, c’est se protéger et protéger les autres – pensons aussi à tous ceux qui doivent aller travailler (pour nous) en contact avec le public (personnel soignant, de magasin, de livraison, de nettoyage, agent des transports en commun, et tous les autres secteurs) – sans pour autant fournir un effort colossal.
Et une serpillere imbibée d’eau de javel desposée devant la porte ,pour s’essuyer avant d’entrer chez soi es ce efficace
Vous auriez aussi pu rajouter une autre évidence… Il y a encore des gens qui crachent dans la rue… il était trop loin pour que je lui fasse la remarque.
Bravo pour votre article… vous êtes les seuls à avoir mis le doigts sur ces gestes à prendre…
OK pour sortir chaussures et manteaux sur le palier, mais vous faites comment si vous habitez un studio de 19 m2 et que votre palier est à 50 cm de la porte du voisin d’à côté et moins d’un mètre de celle du voisin d’en face, que dans le même couloir il y a 7 appartements. Imaginez que tout le monde sort ses affaires devant sa porte ???
Il y a plus de virus présents dans un espace confiné que dehors à l’air. Un grand médecin disait ce matin que le virus n’est pas dans l’air, il est dans les postillons et la salive. Donc si on garde nos distances et qu’on nettoie nos chaussures en rentrant chez nous, voir vaporiser notre manteau à l’alcool, et les autres gestes qu’on nous encourage à faire et que tout à chacun devrait d’ailleurs avoir le réflexe de faire en temps normal, ça éviterait de sombrer dans la psychose.
Bonjour,
Concernant les chaussures, j’ajouterai qu’il serait sûrement souhaitable, en plus de les déposer à distance du lieu de vie, de désinfecter les semelles. En effet, et je suis étonnée que cela ne constitue pas un geste barrière supplémentaire (ne pas cracher) mais de nombreuses personnes crachent dans la rue, sur un quai de métro.. Comme nous ne savons pas bien combien de temps le virus reste sur les surfaces, il me parait nécessaire de nettoyer régulièrement les semelles des chaussures..