Une entreprise sur quatre déclare ne pas connaître les implications de la loi concernant le handicap, d’après un baromètre Kantar TNS réalisé pour le salon du Handicap qui ouvre le 28 mai.
Le handicap, une priorité pour seulement 40 % des entreprises
L’institut Kantar TNS a mené pour le Club Etre une vaste étude(1) auprès de 240 dirigeants pour comprendre la façon dont les entreprises abordent la question du handicap au quotidien, à l’occasion du salon Handicap, Emploi et Achats responsables qui se tiendra à Paris le 28 mai prochain.
Sans surprise, beaucoup de sondés s’accordent à dire que ce sujet est important. Mais la réalité est tout autre : seuls 40 % (et 50 % des entreprises de plus de 250 salariés) en font une priorité au sein de leur société, alors même que la loi handicap 2005 prévoit un taux de 6 % de collaborateurs handicapés pour les entreprises de plus de 20 salariés.
10 % d’entreprises seulement maîtrisent les implications de la loi handicap
En résumé, 39 % des grandes entreprises déclarent avoir une équipe dédiée sur le sujet (contre 13 % en moyenne). Pour les trois quarts des répondants, mener une telle démarche améliore principalement la solidarité au sein de leur entreprise (76 %) et génère un plus fort engagement des employés (54 %). Mais, encore une fois, beaucoup ne sont pas au fait sur le sujet.
Ainsi, seulement 10 % des entreprises sondées, et 30 % des sociétés les plus importantes, avouent maîtriser les implications de la loi handicap. Ces dernières sont aussi celles qui se montrent les plus critiques à l’égard de cette loi. Elles la jugent en effet contraignante (80 %) et perfectible (70 %), complexe (66 %) et chronophage (54 %).
Une simplification des démarches attendue
Au final, on apprend aussi que 80 % des employeurs interrogés consacrent moins de 5 % de leur temps à la question du handicap. Et donc, 70 % d’entre eux éprouvent des difficultés à recruter des travailleurs handicapés et 64 % déclarent reconvertir ou maintenir dans l’emploi leurs propres salariés handicapés. Le plus délicat pour les décideurs interrogés est d’arriver à trouver des candidats ayant les compétences attendues. Mais le manque de moyens humains dans l’entreprise pour traiter ce sujet est jugé comme un frein important par 71 % d’entre eux.
Si cette étude prouve que le handicap n’est pas une priorité pour la plupart des entreprises, elle montre aussi que ces dernières souhaitent s’améliorer. Pour preuve, elles désirent un meilleur dialogue avec les autorités institutionnelles (84 %), une simplification des démarches et un assouplissement du cadre légal. Cela devrait être bientôt le cas puisque la secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a prévu de simplifier au maximum la déclaration d’emploi.