Nourrir l’humanité toute entière plus sainement, sans recours aux pesticides, aux engrais chimiques, ni aux procédés d’élevage intensifs ?
Avec une production qui atteint tout juste les 2 % du marché alimentaire total, et une population mondiale susceptible d’atteindre les 9 milliards d’ici 2050, nous sommes en droit d’être plus que sceptiques…Pourtant, l’agriculture biologique bénéficie d’un fort potentiel exploitable…
Agriculture biologique : une solution prometteuse ?
Faute de rendements suffisants, l’agriculture biologique est vivement suspectée de ne pas être en mesure de subvenir aux besoins de tout le monde, et ce, même à l’avenir.
Or, tout porte à croire que le soit disant rendement médiocre des produits bio n’est qu’une duperie. En effet, bon nombre d’études portées sur la production de pommes, de soja ou encore de riz révèlent que les rendements des produits bio sont très proches des rendements issus des produits classiques.
Dans certains cas, les rendements biologiques correspondraient même à 80 % des rendements classiques : l’étude réalisée par les scientifiques de l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a démontré que sur une durée de 20 ans, les fermes bio avaient un rendement inférieur de seulement 20 % aux fermes traditionnelles…
L’agriculture bio et la question du coût
Considéré comme une véritable barrière, les consommateurs sont nombreux à regarder d’un mauvais oeil le prix des produits bio. Et on les comprend : quand le prix du kilo de riz est de moins de 2 euros, il peut atteindre 4 euros pour le bio.
Pourquoi des prix aussi élevés ? Hormis les rendements de production moins importants, l’agriculture biologique nécessite davantage de main d’oeuvre pour remplacer l’utilisation moindre des engrais et pesticides. Sans oublier les réseaux de collecte et de distribution encore peu étendus, et le coût de la certification de la filière.
Par ailleurs, les prix des produits bio sont plus ou moins élevés parce qu’il s’agit souvent de produits qui montent gammes et dont la concurrence est donc limitée.
Les prix vont-ils baisser ? Dans la grande distribution, plus un marché se développe, plus il se transforme en marché de masse et donc se démocratise jusqu’à obtenir une baisse des prix. Ainsi, la hausse du nombre d’exploitations bio et de l’importation de produits devrait permettre des prix plus accessibles.
Le bio dans les pays en développement
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’agriculture biologique s’associe bien aux modes de productions de certains pays en voie de développement.
Par exemple, en dépit d’une terre sèche, la pratique naturelle du compost, l’absence totale de pesticides et d’engrais chimiques rend les sols plus fertiles, permettant ainsi une production plus importante et donc favorisant la croissance.
Ainsi, dans une grande partie des pays en développement, les procédés agricoles peuvent correspondent aux critères de l’agriculture biologique, mais de manière non certifiée. Ces systèmes agricoles non garantis proposent alors sur les marchés des produits vendus à un prix similaire aux produits traditionnels.
L’agriculture biologique peut d’une certaine façon être bénéfique aux agriculteurs dont les moyens financiers sont modestes, mais aussi aux populations sous-employées, l’agriculture biologique nécessitant davantage de main d’oeuvre.
Toutefois, certaines ombres au tableau persistent : les exploitations agricoles bio requièrent des investissements auxquels les petits producteurs ne sont en général pas en mesure de répondre.
Par ailleurs, l’agriculture biologique nécessite un savoir-faire sans pareil et des connaissances spécifiques en terme d’agronomie et des techniques modernes.
Des qualités que ne possèdent pas toujours les exploitants qui n’ont pas accès aux enseignements adéquats.