Pensez-vous que les gens sont prêts à consommer de façon différente ? A délaisser les emballages, à acheter dans des lieux moins « formatés » que le traditionnel supermarché ?
Oui, c’est sûr. Nous avons eu beaucoup de retours dans ce sens. De plus, il faut savoir que 70 % des Français n’aiment pas faire leurs courses dans des grandes surfaces. Mais aujourd’hui les citadins n’ont pas la possibilité de s’affranchir des emballages ou d’éviter la grande distribution.
Nous voulons leur offrir la liberté de retrouver des produits bruts, frais et locaux, sans leurs packagings souvent inutiles et mensongers. Par ailleurs, de plus en plus de bordelais sont sensibles à la question du suremballage et de la pollution plastique. Beaucoup ont été marqué cet hiver par les images des plages de la région recouvertes de déchets plastiques.
Avez-vous qu’il existe déjà des initiatives comme la vôtre, notamment en Allemagne ou encore à Vienne ? Si oui, est-ce que cela vous a inspiré pour la Recharge ?
Nous nous sommes en partie inspirés de ce qui a déjà été fait à Londres ou aux États-Unis. Nous avons aussi étudié ce qui se faisait avant la généralisation du plastique dans les années 1960. Nous avons découvert très récemment l’initiative allemande. Je ne crois pas qu’ils ont encore ouvert leur magasin. Mais il y a une vraie dynamique, c’est encourageant !
D’ailleurs, pourquoi ce nom « La Recharge » ?
La Recharge c’est le contraire de la décharge. On y vient « recharger » ses contenants, au lieu de les jeter !
En 2007, le pionnier des magasins sans emballages « Unpackaged » a ouvert à Londres. En 2013, il fermait ses portes faute de rentabilité. Avez-vous des craintes à ce sujet et pour l’avenir de la Recharge ?
Unpackaged n’est pas le pionnier des magasins sans emballages. Il existe des initiatives bien antérieure aux Etats-Unis et au Canada. J’ai pu rendre visite à Unpackaged il y a quelques mois. La créatrice avait d’abord ouvert une épicerie – qui a très bien marché – avant d’ouvrir un restaurant qui a plombé ses finances…
Elle compte bien ouvrir à nouveau en ce concentrant uniquement sur l’épicerie. Je n’ai pas de crainte, même si tout reste à prouver !
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Il a volé mon idée …