La peau humaine peut aussi ressentir le goût

Peut-on aussi goûter les choses avec sa peau ? Des chercheurs japonais viennent de prouver cette capacité à « goûter »…

Rédigé par , le 9 Mar 2025, à 11 h 30 min
La peau humaine peut aussi ressentir le goût
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Quand vous mangez quelque chose de désagréable, les récepteurs de votre langue vous en informent afin que vous le crachiez et évitiez de l’ingérer. Apparemment, il en serait de même avec notre peau.

Des récepteurs du goût omniprésents

C’est ce que des biologistes de l’Université des sciences d’Okayama sont parvenus à déterminer : nos cellules cutanées possèdent des récepteurs permettant de détecter les substances amères. Les récepteurs du goût de type 2 (TAS2R) présents dans les kératinocytes de la peau ont pour tâche d’empêcher les substances potentiellement nocives de causer des dommages à notre organisme.

Jadis, on estimait que ces TAS2R étaient exclusivement situés sur la langue. En réalité, on en retrouve un peu partout dans notre corps, depuis les voies respiratoires supérieures jusqu’à l’estomac et le colon. Une découverte surprenante mais qui pourrait se révéler fort utile…

Un taux de survie plus élevé

Ainsi, les récepteurs TAS2R protègeraient nos cellules contre les dommages causés par des composés amers potentiellement toxiques. Une hypothèse qui semble concorder avec les théories sur la raison pour laquelle nous pouvons avoir un goût « amer ».

Mais cette dernière étude montre que parmi les cellules de la peau, les récepteurs pourraient aider à survivre à l’exposition aux toxines. Les cellules ayant reçu un niveau toxique d’antihistaminique ont ainsi eu des taux de survie bien meilleurs lorsque leurs récepteurs amers avaient été stimulés au préalable.

Des médicaments potentiels

« Bien que des études plus approfondies soient nécessaires pour mieux comprendre la signification fonctionnelle des TAS2R dans les kératinocytes, nous suggérons que les TAS2R intracellulaires agissent comme des gardiens qui contrôlent l’excrétion de substances toxique », expliquent les chercheurs.

À terme, des activateurs inoffensifs de ces récepteurs TAS2R pourraient faire office de médicaments prometteurs améliorant l’excrétion de substances toxiques de la peau humaine, estiment les auteurs de cette étude. « Nous suggérons que les TAS2R peuvent être des cibles médicamenteuses potentielles pour des agonistes de récepteurs spécifiques et puissants. »

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