Lait infantile : Lactalis est de retour !

Le lait infantile de Lactalis pourrait bientôt faire son retour dans les rayons ! Parallèlement, en rachetant le sud-africain Aspen, le géant du lait revient indirectement sur le marché chinois du lait pour jeunes enfants.

Rédigé par Paul Malo, le 22 Sep 2018, à 8 h 00 min
Lait infantile : Lactalis est de retour !
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Après plusieurs mois de tourmente, le géant du lait Lactalis vient de rouvrir son usine de Craon d’où est parti le scandale du lait infantile contaminé en janvier dernier. Dans le même coup l’entreprise vient de racheter,  pour 740 millions d’euros, la branche nutrition infantile du laboratoire sud-africain Aspen. Un retour plutôt en force !

L’usine de Craon Lactalis autorisée à commercialiser de nouveau

Lactalis est doublement de retour. Le groupe vient d’être autorisé à commercialiser à nouveau la poudre de lait infantile produite dans son usine de Craon, en Mayenne. Une usine atteinte, fin 2017, par une contamination aux salmonelles.

Lire aussi : Scandale des laits infantiles contaminés : Lactalis dans la tourmente

« Le préfet de la Mayenne, en concertation avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, a autorisé ce jour la reprise de la commercialisation des poudres de lait infantile du site de Craon », a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué, ce mardi 18 septembre 2018.

Début juillet, le préfet de la Mayenne avait déjà autorisé Lactalis à reprendre ses activités de séchage et de conditionnement de poudres de lait infantile. Mais la préfecture n’avait pas pour autant autorisé la commercialisation possible de ces produits. « Les services de l’État ont, quant à eux, procédé à des inspections inopinées du site de production et du dispositif de contrôle interne mis en place par Lactalis », précise le communiqué ministériel.

Les Français quasi exclus du marché chinois des laits pour bébés

Restait maintenant, pour Lactalis, à parvenir à revenir sur le marché chinois. En effet, après l’affaire du lait contaminé, plus aucune entreprise française n’avait pu obtenir d’homologation pour vendre ses poudres de lait infantile en Chine. Les autorités chinoises ont même imposé une nouvelle homologation aux usines et limité leur feu vert à 153 sites de production, dont 106 situés en Chine.

Lactalis à la reconquête du marché asiatique © lactalis / Shutterstock

C’est pourquoi Lactalis vient de racheter la société Aspen. En effet, celle-ci, via sa filiale néo-zélandaise, a reçu l’autorisation en janvier de vendre en Chine avec sa marque Alula. Une façon indirecte de revenir sur le marché chinois du lait infantile et une opération bouclée pour 740 millions d’euros.

Le marché chinois, un eldorado

Aspen était en vente depuis début 2018 et le laboratoire pharmaceutique a confié avoir privilégié une société familiale, contrôlant « 5 % du marché mondial du lait ». Aspen, qui exploite les marques Alula et Infacare, compte trois sites de production, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande et au Mexique, et 1.100 employés. Un pôle qui a généré un chiffre d’affaires de 241 millions d’euros en 2018.

Avec ce rachat stratégique,  Lactalis renforce « sa présence dans trois zones clés – Amérique Latine, Afrique sub-saharienne et Asie-Australie », a expliqué le groupe dans un communiqué. Quant au marché chinois, c’est un véritable eldorado : estimé à 18 à 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, il a déjà triplé de volume depuis 2010…

Retombé comme un soufflé -comme l’exprime l’ONG Foodwatch, alors que toute la lumière n’a pas encore été faite sur les manquements de l’entreprise en terme de sécurité alimentaire, le scandale n’empêche pas Lactalis de faire ses affaires comme d’habitude : c’est donc Business as usual !

Pour Quentin Guillemain, président de l’association de victimes du lait contaminé aux salmonelles, interrogé par franceinfo sur l’autorisation de la commercialisation des produits provenant de l’usine incriminée(1) : « C’est une trahison. Trahison des services de l’État vis-à-vis des familles. Nous sommes des victimes. On a l’impression dans ce pays que les victimes n’ont pas de droits. On a l’impression de se battre contre un État sous influence, contre un blockhaus qui est le lobby Lactalis ». Des actions sont d’ailleurs prévues si ces produits réapparaissent sur les rayons français…

Illustration bannière : Lait infantile en poudre- © Dragana Gordic
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