Le vin naturel. Voici une nouvelle (enfin, plus trop nouvelle, finalement) dénomination bachique qui ne va pas simplifier la compréhension des consommateurs amateurs de vin. Pourtant, la démarche n’est pas sans intérêt et devient de moins en moins marginale.
Le vin naturel, du vin brut
Le vin naturel est finalement difficile à appréhender. Non pas que la démarche soit compliquée mais qu’il n’existe pas de dénomination officielle ni de législation définissant précisément cette pratique.
Pourtant cette démarche iconoclaste n’est plus réellement nouvelle depuis que quelques précurseurs comme Marcel Lapierre dans le Beaujolais ont voulu sortir des démarches modernes créant des vins de plus en plus stéréotypés. Ces précurseurs voulaient revenir à des vins mettant en avant le fruit dans leur goût.
Toujours est-il que l’on peut essentiellement définir les vins naturels comme des vins dont la vinification se veut la plus respectueuse possible du raisin.
C’est pourquoi, il est communément admis que les vins naturels sont des vins ne comportant pas ou peu de soufre. Ou tout du moins, moins de soufre que les vins « classiques« . Les sulfites étant un composant très important dans la vinification contemporaine, le vin naturel est une attitude qui rompt totalement avec le goût des vins dits « classiques » contenant du soufre.
Précisons que le soufre sert avant tout lors de la période de vinification à stabiliser le goût du vin et éviter le développement de micro-organismes.
Bref, l’absence de soufre donne un goût totalement différent au vin où le goût du fruit retrouve toute son importance. C’est en quelque sorte, du vin « brut ».
Vers une meilleure reconnaissance du vin naturel ?
Même s’il n’existe pas de dénominations administratives précises, des vignerons se retrouvant dans cette démarche se sont organisés pour essayer de définir une ligne de conduite et accroître leur visibilité sur le marché embouteillé du vin.
Une visibilité qui n’est plus que sur les étiquettes et dans les dénominations humoristiques des différentes cuvées de vin naturel telles que Hého le rouge, Il fait soif ou encore Lendemains qui chantent.
Pour vous aider à mieux choisir, retrouvez dès le 19 octobre 2017, l’ouvrage d’Isabelle Legeron, fille et petite-fille de vigneron et première femme française Master of Wine : « LE VIN nature – Introduction aux vins biologiques et biodynamiques« , avec 140 fiches sur les meilleurs crus à déguster (Éditions Eyrolles, 224 pages, 24,90 euros)
Ainsi certains vignerons se sont constitués en association comme l’Association des vins naturels (AVN). L’AVN est même allé plus loin dans sa démarche en créant une charte qui encourage le passage des adhérents à l’agriculture biologique.
Mais cela ne s’arrête pas à ce passage au bio, il y a tout un ensemble de contraintes techniques comme l’obligation de vendange réalisée à la main ou encore l’emploi exclusif des levures issues du vin.
Cette démarche est louable car elle permet de réellement définir un cadre d’expression pour les vignerons et d’améliorer la visibilité de la production de vin naturel.
Mais c’est également l’occasion de réaliser une véritable distinction avec les vins biologiques et biodynamiques. Les vins naturels se distinguant de leurs 2 homologues par une vinification dite … naturelle et par le taux de soufre.
Vin bio, vin biodynamique, vin naturel : les différences en taux de soufre(1)
- Vin conventionnels rouge normes E.U : 160 mg/litre de soufre
- Vin rouge issu de l’Agriculture Biologique : 100 mg/litre de soufre
- Vin rouge Demeter (biodynamique) : 70 mg/litre de soufre
- Vin rouge Association des Vins Naturels : 30 mg/litre de soufre
Le vin naturel, lorsqu’il est réussi, procure au vigneron une satisfaction de son travail si bien mené…un bon exemple avec Philippe Philippe Richy du Domaine Stella Nova, Philippe donne tous son coeur pour élaborer des cuvées naturelles, et les risques il en prend chaque année.
Pour dire que sulfités, c’est plus facile mais l’expression du fruit, quand le vin est bien mené, restera inégalé. A découvrir stella nova ‘mira céti ou polaris…moi j’adore…
Merci Ludovic pour ces quelques précisions. J’ai nuancé quelque peu mon propos sur l’usage du soufre dans les vins naturels.
Et je vous rejoins sur le côté iconoclaste de ces vignerons : leur volonté est de cassé les étiquettes dans le monde du vin.
Je voudrais juste dire que le vin naturel ne se range résolument pas du côté des labels et autres classifications, c’est d’abord des personnes qui se sont mis en rupture avec la viticulture traditionnelle telle qu’apprise dans les écoles aujourd’hui encore.
Ce qui rassemble ses vignerons c’est l’amour du vivant, du coeur. Ils fonctionnent par cooptation voire par amitié de partager la même philosophie du vin et de la vie.
Leur faiblesse (pas de structure reconnue) est leur force.
PS : un vin naturel n’est pas forcément sans soufre ajouté (on dit soufre ajouté car la vigne produit naturellement du soufre). Rares sont ceux qui n’en mettent pas du tout mais il en existe quelques uns tout de même.
Commee tu as l’air bien informé… en dehors des magasins bio où trouver du vinaigre sans sulfites (ajoutés) car en hyper même les vinaigres bio en contiennent – C admis par les certificateurs ?