L’antibiorésistance ne semble pas faire peur aux Français qui sont toujours aussi nombreux à consommer des antibiotiques, même lorsque ces derniers ne sont pas indispensables au traitement de leur infection.
30 % à 50 % des traitements antibiotiques prescrits sont inadaptés
L’antibiorésistance est devenue un véritable enjeu de santé publique : les autorités sanitaires s’inquiètent de l’apparition de bactéries, devenues résistantes à ces types de traitements, et qui pourraient, très bientôt, rendre des infections, encore banales aujourd’hui, impossible à soigner demain.
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Pour contrer ce phénomène, les Français doivent apprendre à limiter leur consommation d’antibiotiques. Une consommation en moyenne 30 % plus élevée que celle des autres pays d’Europe ! Entre 2011 et 2016, la consommation d’antibiotiques en ville a même augmenté de 5,6 %. Or, dans 30 % à 50 % des cas, cela est inutile.
Le 18 novembre dernier, à l’occasion de la journée européenne des antibiotiques, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a alerté les consommateurs : l’antibiorésistance pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde d’ici à 2050 ! L‘ONU vient aussi de tirer la sonnette d’alarme(1). D’après l’étude, l’utilisation d’antibiotiques destinés aux êtres humains a augmenté de 36 % au cours du XXIe siècle. Les bactéries, obligées de se défendre contre les antibiotiques qu’elles rencontrent, mutent et développent des gènes de résistance qu’elles pourront transmettre à d’autres bactéries. À l’échelle mondiale, environ 700.000 personnes meurent d’infections résistantes chaque année car les médicaments ne font plus effet. En France, elles sont plus de 12.500, soit une trentaine par jour !
Réduire la consommation d’antibiotiques de 35 % avant 2018
En France, notre consommation d’antibiotiques est très élevée. C’est pourquoi il y a un an, le Comité intergouvernemental a élaboré une feuille de route visant à mieux sensibiliser la population, utiliser plus judicieusement les antibiotiques, soutenir la recherche et l’innovation et enfin, renforcer la surveillance. À terme, le but est de réussir à réduire notre consommation d’antibiotiques de 35 % d’ici fin 2018.
Et alors que le gouvernement a lancé une grande campagne de lutte contre ce réflexe, bien connue grâce à son slogan : « les antibiotiques, c’est pas automatique », la France constate que, depuis ces dernières années, les médecins prescrivent davantage ces types de traitements, parfois sous la pression de leurs patients…
La consommation d’antibiotiques à l’hôpital reste stable
Seule « bonne nouvelle« , la consommation des antibiotiques à l’hôpital est restée stable en 2016, maintenant la tendance de ces dix dernières années. De plus, la part des antibiotiques critiques, c’est-à-dire générateurs de résistances bactériennes, dans la consommation totale a légèrement diminué, passant de 36,5 % en 2015 à 35 % en 2016.
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