Malgré la popularité croissante de l’huile d’olive pour ses bienfaits pour la santé, notamment ses effets positifs sur le système cardio-vasculaire, un nouveau comparatif publié dans le numéro de juin 2023 de 60 Millions de consommateurs soulève des préoccupations sérieuses quant à la pureté de ce produit. Sur les 24 marques analysées, 23 se sont révélées contaminées par des phtalates ou des hydrocarbures d’huiles minérales.
Des traces inquiétantes de plastifiants et d’hydrocarbures dans l’huile d’olive
Parmi les marques d’huile d’olive testées, presque toutes contiennent des résidus de plastifiants ou d’hydrocarbures. Les plastifiants, en particulier le di-isononyl phtalate (DINP), le diéthylhexyl phtalate (DEHP) et le dibutyl phtalate (DBP), sont particulièrement préoccupants en raison de leur classification en tant que perturbateurs endocriniens et reprotoxiques. Le DEHP et le DBP sont même soupçonnés d’être persistants et bioaccumulatifs.
La source exacte de cette contamination n’est pas clairement identifiée, mais pourrait provenir du matériel utilisé pour le stockage et le transport de l’huile. Malgré l’interdiction réglementaire de l’utilisation de matériaux contenant des phtalates dans la production d’huile d’olive, ces substances se retrouvent néanmoins dans le produit final.
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Un autre ennemi caché : les hydrocarbures
L’étude de 60 Millions de consommateurs a également révélé la présence d’hydrocarbures d’huiles minérales, spécifiquement les MOSH (hydrocarbures saturés d’huiles minérales) et les MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales), dans cinq des huiles testées. Ces substances sont particulièrement préoccupantes en raison de leurs propriétés cancérigènes et génotoxiques. Certains échantillons contenaient des quantités de MOAH se rapprochant dangereusement du seuil acceptable défini par l’Union européenne.
Les sources potentielles de cette contamination sont multiples, allant des moteurs diesel et des lubrifiants utilisés pendant la récolte des olives, aux bâches de stockage et à la pollution environnementale générale.
Ces découvertes soulignent l’importance d’une législation plus stricte pour contrôler les processus de production de l’huile d’olive, afin d’éviter ces formes de contamination. Il est nécessaire de prendre des mesures urgentes pour protéger la santé des consommateurs de ce produit tant apprécié, conclut à juste titre 60 Millions de consommateurs.
Les huiles d’olives bio ne sont pas épargnées
Il est important de noter que les références d’huiles testées pour les besoins de ce comparatif provenaient de grandes marques (Carapelli, Puget, Tramier, Terra Delyssa…) comme de marques de distributeur (Lidl, Carrefour, E. Leclerc, Naturalia…). Des huiles d’olive bio ou bien conventionnelles, qui sont donc toutes impactées par cette pollution.
En 2015, le magazine 60 Millions de consommateurs effectuait un comparatif des huiles d’olive vierges extra vendues en supermarché. Un classement qui n’épargnait pas non plus les huiles d’olive biologiques. Alors que les grandes marques d’huile d’olive s’en sortaient plutôt bien, avec Monini, Fauchon, Lesieur et Puget respectivement en tête, on ne pouvait en dire autant des huiles biologiques, qui occupaient les quatre dernières places de ce classement, avec Carrefour Bio et Bjorg en dernière position, suivies par Leader Price Bio et Leclerc Bio Village. Certaines huiles biologiques avaient tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu, comme l’huile bio Intermarché Bouton d’Or qui se classait en 6e position, suivie par l’huile bio Carapelli ex-aequo en 7e position avec une note de 14,5/20.
