‘Let’s Food Cities’ : promouvoir une agriculture urbaine locale, saine et durable

Anna Faucher, présidente de l’association Let’s Food Cities nous présente son projet pour une agriculture urbaine locale, saine et durable.

Rédigé par Camille Peschet, le 12 May 2018, à 8 h 10 min
‘Let’s Food Cities’ : promouvoir une agriculture urbaine locale, saine et durable
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Let’s Food Cities est un projet de jumelage entre villes étrangères et villes françaises pour mettre en lumière les bonnes pratiques agricoles et alimentaires de celles-ci.

Pour Let’s Food Cities, le jumelage des villes peut aussi aider la transition agricole et alimentaire

Nous avons rencontré Anna Faucher, présidente de l’association, pour nous présenter ce projet original.

consoGlobe.com – Pouvez-vous me présenter brièvement votre association ?

Anna Faucher : La naissance de notre association est partie avec Louison Lançon (trésorière et secrétaire de l’association) de deux constats simples : notre modèle agricole actuel n’est pas durable et en 2050 nous serons 60 % d’urbains. Ce qui signifie que les villes doivent participer à la transition écologique pour un nouveau modèle agricole afin de favoriser l’émergence d’un système pérenne et local.

De plus les collectivités territoriales à l’échelle mondiale se réorganisent pour favoriser le développement local. Cette volonté s’est en particulier concrétisée avec le pacte international de Milan lors de la dernière exposition universelle.

consoGlobe.com – En quoi consiste ce pacte ?

Anna Faucher : Ce pacte regroupe 159 collectivités territoriales de part le monde et a pour objectif de favoriser l’échange de bonnes pratiques autour de l’alimentation durable, la gestion du foncier, des déchets organiques, les aides aux producteurs bio, etc…. Sept villes françaises y figurent.

Ces 7 villes ont développé des jumelages historiques avec d’autres villes dans le monde, mais encore peu sur le volet alimentation et production agricole. L’association Let’s Food a donc comme volonté d’aboutir à l’intégration des sujets agro-alimentaires dans le cadre de coopérations décentralisées pré-existantes. Les villes jumelées aux 7 villes françaises pourraient à terme rejoindre le Pacte de Milan.

consoGlobe.com – Comment s’est opéré le choix des villes ou métropoles françaises ?

Anna Faucher : Nous avons proposé notre projet aux sept villes signataires du pacte (Paris, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Nantes, Marseille, Montpellier). Quatre de ces sept villes soutiennent dés à présent ce projet.

Nous sommes donc entrés en contact avec elles et nous leur avons soumis notre idée. À savoir un programme sur 3 ans avec, la première année, la réalisation d’un diagnostic pour évaluer la durabilité alimentaire des villes françaises et des villes étrangères et mettre en valeur des initiatives locales qui seront autant d’idées inspirantes pour les autres territoires impliqués. Ce travail de diagnostic est réalisé par des groupes d’étudiants interdisciplinaires dans chaque ville française et validé par un comité scientifique composé des principaux partenaires et des 26 universités impliquées.

Let's Food Cities

Alimenter les villes du monde en produits locaux, sains et durables © via http://letsfoodcities.com

Suite à cette première phase, la deuxième année sera consacrée à un travail de terrain avec une mission dans les différentes villes étrangères jumelées. Le résultat de cette mission se fera sous forme de vidéos courtes présentant le système alimentaire et les initiatives locales. Un événement grand public par duo de ville doit également être organisé.

La troisième année permettra de présenter sous forme de film documentaire et de conférences les différentes initiatives que lancent les collectivités territoriales, les associations, les entreprises, etc afin d’inciter les territoires à s’engager et donner envie à d’autres villes de mettre en place un partenariat sur la thématique alimentaire.

consoGlobe.com – Vous avez réussi à vous entourer d’un comité scientifique et de nombreux partenaires, quel est l’enjeu maintenant pour vous ?

Anna Faucher : En effet, nous avons mis en place un comité scientifique pluridisciplinaire qui regroupe nos partenaires principaux : la Chaire UNESCO Alimentations du Monde, le secrétariat du pacte de Milan, Eating City ainsi que des experts issus du Ministère des Affaires Étrangères, de la FAO ainsi que des universités partenaires.

L’enjeu est aujourd’hui de faire connaître notre projet pour que chacun puisse bénéficier des résultats, c’est dans ce sens que nous avons été lauréates de l’appel à projet du Ministère de l’Agriculture dans le cadre du Programme National de l’Alimentation afin de faire rayonner les projets alimentaires territoriaux français. Notre principal défi est maintenant de trouver les fonds nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ce projet. Nous avons pour cela lancé une campagne de crowdfunding(1).

consoGlobe.com – Avec votre projet, quel message voulez-vous faire passer au collectivités ?

Anna Faucher : Nous voulons tout d’abord les interroger : vous avez signé le pacte de Milan, qu’en faites-vous ? Ensuite nous avons envie de montrer la nécessité de l’approche systémique de l’alimentation.

Il est nécessaire que les collectivités ne travaillent plus en filière sur ce sujet et que les différents services et acteurs du territoire communiquent davantage pour co-construire des politiques alimentaires durables. Il est également nécessaire que les collectivités engagent des ressources financières et humaines pour développer leur résilience alimentaire.

L’alimentation est une clé d’entrée qui permet d’aborder de nombreuses problématiques territoriales tout en associant les habitants. Enfin, il faut que les collectivités territoriales se saisissent des compétences qu’elles ont : aides économiques, restauration scolaire, gestion de l’eau et des déchets, gestion du foncier pour répondre favorablement à l’émergence de modèles agricoles et alimentaires durables au sein des villes.

Actuellement la politique alimentaire a encore du mal à se frayer un chemin parmi des enjeux politiques d’aménagement et de développement économique, elle y a pourtant toute sa place ! Il est nécessaire que les collectivités prennent toute leur place dans le changement de modèle agricole et alimentaire car le changement sera avant tout local.

Illustration bannière : Bientôt un changement de modèle agricole ? – © Agatha Koroglu
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Portée par un cadre familial m'ayant sensibilisée à une consommation responsable et en faveur d'une production énergétique renouvelable, je me suis...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. pfffff marre de marre des petites ftrançaises qui donnent des noms anglais à leur asso!!! pourquoi ??? snobisme de bobos ??? stoppez cette invasion anglaise malsaine!!

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