L’industrie pharmaceutique cherche le remède au désamour des Français

Les scandales pharmaceutiques se sont enchaînés et les sondages montrent l’impact sur la perception que les Français ont de l’industrie du médicament. Celle-ci se lance dans une campagne de communication destinée à redorer son image. Parviendra-t-elle à reconquérir le coeur des Français ?

Rédigé par Stephen Boucher, le 26 Sep 2017, à 9 h 55 min
L’industrie pharmaceutique cherche le remède au désamour des Français
Précédent
Suivant

Levothyrox, Dépakine, Mediator, pilules de troisième et quatrième générations, polémiques sur les prix des médicaments, sur les vaccins : les inquiétudes, voire les scandales à répétition ont écorné l’image que les Français ont de leur industrie pharmaceutique. La fédération française du médicament, le Leem, veut y remédier par des spots TV et une campagne d’affichage. Vous verrez donc apparaître à partir du 1er octobre le message suivant sur vos écrans : « La maladie ne dort jamais. Nous non plus » ainsi que le mot d’ordre #sansrépit sur les réseaux sociaux. De quoi vous rassurer ?

 

Une confiance érodée

Selon une étude BVA pour cette même fédération, quasiment 9 Français sur 10 reconnaissent que les laboratoires pharmaceutiques jouent un rôle essentiel dans la découverte de nouveaux traitements. Toutefois, 8 sur 10 souhaitent recevoir davantage d’informations sur ces recherches et découvertes, tandis que 3 sur 4 voudraient que l’industrie investisse plus dans des médicaments contre le cancer (75 %), Alzheimer et Parkinson (58 %) et le sida (37 %). Nulle question dans cette enquête toutefois sur la perte de confiance que tout le monde soupçonne.

Car une enquête précédente, également commandée par le Leem, en 2016, révélait que si 84 % des Français déclaraient avoir « confiance dans les médicaments », ce niveau de confiance se dégradait pour la quasi-totalité des médicaments : médicaments sur ordonnance (88 %, – 5 points), remboursés (88 %, – 4 points), de marque (87 %, – 2 points), non remboursés (74 %, – 1 point), sans ordonnance (70 %, – 3 points), et vaccins (69 %, – 2 points).

Seule l’homéopathie progresse dans l’esprit des Français avec un niveau de confiance en hausse de 2 points à 73 %. Quant aux génériques, ils conservaient en 2016 leur niveau de confiance de 2015 (68 %).

 

Une campagne pour humaniser l’industrie pharmaceutique

L’objectif de la fédération française est donc de mettre en avant le travail d’innovation, les progrès accomplis par la médecine et l’engagement des 100.000 hommes et femmes qui travaillent au sein des laboratoires pharmaceutiques à trouver les médicaments de demain.

 

Illustration bannière : Médicaments © Megaflopp
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

6 commentaires Donnez votre avis
  1. Je ne me suis jamais fait la moindre illusion sur une éventuelle démarche “altruiste” des entreprises pharmaceutiques.

    Ce paravent masque des intérêts boursiers et commerciaux prioritaires sur tout le reste, dans une concurrence féroce qui pousse à l’élaboration de produits prioritairement rentables.
    Qui pousse aussi à la commercialisation la plus rapide possible de molécules nouvelles, avec des tests juste suffisants pour décrocher le jackpot de l’AMM. De plus en plus de médicaments récents affichent leur dangerosité APRES leur mise sur le marché , avec parfois des freins énormes pour les retirer malgré un danger reconnu depuis longtemps (Mediator par ex.)

    Notre seule protection est politique et judiciaire, ELLE NE S’EXERCE PAS. Ces structures jouissent de protections inadmissibles en comparaison de tout autre secteur :
    Imaginez le scandale et les sanctions sur un constructeur automobile qui aurait commercialisé un véhicule ayant “simplement” occasionné une centaine de décès , elles seraient immédiates et sans appel!
    Ici, rien de tout çà.
    Aucune réaction et action efficace des instances nationales comme européennes.

    Il semble plus facile et bcp plus rapide d’encadrer les contraintes imposées aux salariés quant à leur licenciement (qui ne tuent personne sauf éventuellement eux-mêmes) que de recadrer des entreprises responsables de milliers de décès.

    Je n’attends rien de la “communication” de ces entreprises pharmaceutiques d’un cynisme culotté et insupportable!
    J’attends de ce gouvernement la même rapidité à solutionner ce scandale de façon claire, rapide, efficace , que ce qu’il nous a montré dans la mise en oeuvre d’une loi/travail discutable.

    Mais, Macron, purée, j’en reviens…Quelle claque!

  2. Le jour où ces saloperies de labos feront de la recherche utile et éthique, alors peut-être n’auront ils plus à subir les conséquences de leur inconséquence. En attendant, si leur empire venait à s’effondrer, je serais la première à m’en réjouir pour qu’enfin des solutions responsables et respectueuses du vivant puissent se développer sereinement et utilement.
    En attendant, pour ma part, je boycotte la médecine allopathique et je m’en porte bien mieux

  3. depuis longtemps que je donne mon interpretation de :
    bénéfice/risque
    le bénéfice c’est pour les labos
    le risque c’est pour les clients
    Patrick

  4. Quand on confond les mots « client » et « patient » cela finit pas se retourner contre vous…
    Les majors de la pharma sont devenues avant tout des experts en Marketing et en Communication. Plus du tout en recherche médicale et pharmaceutique.

  5. Il devrait être interdit de faire de la publicité pour les médicaments sur toutes chaines de télé ou ailleurs. comme pour le tabac!!!!!!

  6. Nous prendre pour des andouilles ne dort jamais non plus.
    Notre argent les intéresse, pas notre santé.

Moi aussi je donne mon avis