Les produits bio perdent du terrain face à l’inflation, une majorité de consommateurs étant réticents à investir davantage pour des achats éthiques. Cette tendance soulève des questions sur la viabilité des produits écoresponsables dans un contexte économique difficile.
Une résistance face au surcoût écologique
L’engouement pour les produits alimentaires respectueux de l’environnement et du bien-être animal rencontre un obstacle majeur : le pouvoir d’achat. Selon le rapport 2023 de l’institut NielsenIQ, un Français sur deux est contraint par son budget et ne peut se permettre de favoriser le bio ou le local, malgré une volonté apparente de soutenir ces causes. Cette réalité économique met en évidence un paradoxe entre les aspirations écologiques et les capacités financières des consommateurs.
Le bio, en particulier, subit un désamour croissant. Les prix des produits alimentaires ont connu une hausse significative, avec une inflation de 19,5 % depuis 2021. Cette augmentation rend les produits bio moins attractifs pour 60 % des consommateurs, qui les jugent trop onéreux par rapport aux bénéfices perçus. Ainsi, les moins de 35 ans sans enfant ont diminué leur consommation de produits bio de 15 %, les familles de 14 % et les plus de 65 ans de 10 %.
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Vers une redéfinition de la consommation éthique ?
Malgré cette tendance, certains critères restent prioritaires pour les consommateurs. Les emballages réduits, le bien-être animal et les méthodes de production durable attirent l’attention, soulignant une volonté de consommer mieux, mais à un coût raisonnable. Les produits arborant les appellations « plein air », « nature », « sans conservateur » et « sans huile de palme » ont d’ailleurs vu leurs ventes augmenter en 2023. Cependant, le label bio peine à convaincre, relégué derrière des préoccupations telles que l’absence de pesticides, la qualité (Label rouge) ou encore la proximité géographique des produits.
Cette situation invite à une réflexion sur les stratégies à adopter pour encourager une consommation responsable malgré les contraintes économiques. Interrogé par 60 millions de consommateurs, David Lecomte, directeur insight consommateur chez NielsenIQ, pointe la nécessité de redonner du sens au bio pour justifier son coût. Il s’agit d’un enjeu crucial pour l’avenir de la consommation engagée, qui doit trouver un équilibre entre aspirations écologiques et réalités financières, afin de rendre les choix durables accessibles à tous.
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