Lire un livre sur une tablette plutôt que de prendre un livre imprimé, est-ce vraiment une bonne idée ? Aux États-Unis, une évaluation approfondie des livres numériques les plus utilisés a montré que la majorité d’entre eux se limitaient strictement aux compétences de base, sans chercher à en développer d’autres.
Applications de lecture et livres numériques : simple divertissement ou vertus éducatives ?
L’analyse d’un échantillon de livres numériques disponibles sur la boutique d’applications d’Android a permis de conclure que la majorité ne répondait pas aux besoins de développement du public ciblé. De même en Turquie, en Grèce, aux Pays-Bas ou encore en Hongrie, les applications les plus populaires révèlent des niveaux extrêmement bas. Peut-on alors encore parler de contenu éducatif ?
La forme privilégiée, le fond oublié
Avec l’utilisation de plus en plus répandue de la tablette auprès des tous petits, de nombreuses applications de lecture et livres numériques sont apparus, parfois sans vraiment apporter de véritables contenus…
Pourtant, dans les livres, fond et forme sont intimement liés pour les enfants : l’un ne va pas sans l’autre, et un livre réussi sait parfaitement équilibrer les deux. Alors pourquoi ne pas en exiger autant des livres numériques ?
D’autant plus qu’un livre numérique prend une dimension encore plus intense qu’un livre classique : c’est un livre et une un objet artistique bien-sûr mais aussi un jeu qui surtout demande une interaction particulière.
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Des coûts de production trop élevés pour les éditeurs
De nombreux éléments doivent donc être pris en compte : la littérature de jeunesse, la conception de jeux, la psychologie du développement de l’enfant, l’interaction homme-machine… Aussi avant de pouvoir mettre sur le marché un livre numérique ou une application de qualité, les concepteurs doivent lancer une collaboration entre plusieurs parties prenantes.
Et tout cela à un coût financier important. Or, il est souvent difficile d’obtenir des financements pour des travaux interdisciplinaires. Mais aussi de concilier les intérêts de chacun… Aussi, les coûts de production élevés n’incitent pas les grands éditeurs à innover et à créer des contenus vraiment attractifs pour les enfants, sur le fond comme sur la forme. Résultat : la plupart du temps, ils se contentent de proposer des versions numériques de leurs titres les plus vendus.
Des parents encore sceptiques
Les dernières études sur le sujet ont montré que les parents préféraient largement les livres imprimés lorsqu’il s’agit de lecture pour leurs enfants. Le livre numérique est encore très souvent perçu comme un divertissement et non comme un outil vraiment éducatif. De plus, les livres étant disponibles au même endroit que les applications de jeux, cela n’aide pas vraiment les parents à les considérer comme un bon moyen d’apprentissage.
De ce fait, les enfants auraient tendance à les utiliser seuls, sans accompagnement parental.
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