Loi sur le gaspillage alimentaire : qui peut récupérer les invendus ?

Rédigé par Elise Racque, le 25 Nov 2015, à 18 h 09 min
Loi sur le gaspillage alimentaire : qui peut récupérer les invendus ?
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Les amendements sur le gaspillage alimentaire, retoqués par le Conseil constitutionnel en août dernier, ont à nouveau été discutés par les députés le mercredi 25 novembre. Un point du texte fait débat parmi les militants : seules quelques « associations habilitées » pourront récupérer les invendus des supermarchés de manière légale.

La loi sur le gaspillage alimentaire va-t-elle enfin pouvoir être appliquée en France ?

Gaspillage alimentaire, le retour. L’Assemblée nationale réexamine cette semaine la proposition de loi rejetée en août pour raisons procédurales. Depuis cet été, les militants ont eu de quoi parler, car le texte de loi fait débat. Il mentionne que les grandes surfaces auront l’obligation de donner leurs invendus « aux associations caritatives habilitées qui en font la demande ». Un détail qui crée la controverse.

Que faut-il comprendre sous le terme « associations caritatives habilitées » ? « Selon le texte, seules les associations à visée caritative qui couvrent un territoire national ou régional, et qui respectent la traçabilité des produits, pourront se porter volontaires.», déplore une responsable du mouvement les Gars’pilleurs. Fondé sur le principe de désobéissance civile, ce mouvement redistribue les invendus sur la voie publique, activité illégale en France.

Les petits groupes locaux sont mis de côté

Les grandes structures comme la Croix Rouge ou les Banques alimentaires répondent à ces exigences, et saluent l’attention portée aux conditions sanitaires. Mais les associations locales et les petits groupes de militants informels craignent d’être mis à l’écart. Ils n’ont pas les moyens de respecter la chaîne du froid par exemple. En effet, les distributions se font le plus souvent dans la rue, après la collecte.

invendus marche glaneur

Les invendus concernent également les marchés © Catalin Petolea Shutterstock

Et certains n’ont tout simplement pas envie de respecter des règles. C’est le cas des glaneurs, souvent présents sur les marchés. « Avec cette notion de convention et toutes ces règles, on perd le principe du glanage sauvage. », regrette Alexandre Lesage, glaneur à Lille.

Par ailleurs, les Gars’pilleurs rappellent que les mouvements locaux ne visent pas forcément les plus démunis : « Nous, on combat le système actuel de consommation. On cible donc un public qui a les moyens financiers d’influer sur le système en changeant sa manière de consommer. Ce n’est pas le cas des plus démunis. Nous n’avons donc pas une vocation caritative. La loi ne prend pas cela en compte ; c’est dommage. »

Un don pas vraiment obligatoire

Ce sont donc les associations caritatives de grande envergure qui se cachent sous le terme « associations habilitées ». Dernier détail : les commerces ne sont pas vraiment obligés de donner leurs invendus. Ils en ont l’obligation uniquement si des structures habilitées se portent volontaires pour récupérer les produits.

Or, il faut pour cela disposer de gros moyens logistiques. Là encore, les grosses structures sont avantagées, mais ne pourront pas tout récupérer. Julie Vandard, créatrice du site internet « Info Antigaspi », confie : « Même pour les grosses organisations, ce n’est pas toujours facile de recruter assez de bénévoles. Il n’y aura pas toujours des associations volontaires pour récupérer les invendus. Dans ce cas, les commerces pourront jeter des produits alimentaires encore consommables ! »

Faut-il souhaiter que tout le monde puisse récupérer les invendus ?

poubelle invendus fruits et légumes supermarché

Fruits et légumes abîmés dans une benne © StockCube Shutterstock

Faut-il pour autant que tout le monde puisse récupérer les invendus des grandes surfaces à sa guise ? Le conseiller municipal de Courbevoie Arash Derambarsh (LR), réclame la création d’un droit opposable qui permettrait à chaque citoyen de créer une association pour récupérer des invendus. Un projet risqué, selon Julie Vandard : « Ce type de discours fait croire aux gens que n’importe qui peut redistribuer de la nourriture. J’ai peur que des personnes se lancent dans la création d’associations et comprennent après coup qu’ils ne peuvent rien faire car ils n’ont pas les moyens de respecter les conditions sanitaires. »

Enfin, permettre à quiconque de collecter et redistribuer ces invendus comporte des risques : on ne sait plus vraiment à qui on donne, et où vont les produits. Julie Vandard met en garde : « On pourrait craindre l’apparition d’un marché gris, avec des reventes. »

Il faudra donc trouver un juste milieu, entre réglementation nécessaire et intégration des groupes associatifs qui agissent depuis plusieurs années. Les militants de la société civile s’accordent sur une chose : les législateurs et militants politiques impliqués dans la lutte contre le gaspillage ont tout intérêt à dialoguer avec les associations pour trouver cet équilibre.

Illustration bannière : Beaucoup de fruits et légumes finissent encore à la poubelle : à qui profitent les invendus ? © racorn Shutterstock

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Journaliste en formation, j’ai le sentiment de vivre une période charnière où l’information sur les modes de vie alternatifs et l’environnement prend...

5 commentaires Donnez votre avis
  1. je veut bien recuperer les fruits legumes yaourts ect ect ect mais il faut me les apporter a domicile car je nais pas de voiture est ce que je peut conte sur vous j espere avoir une reponse

  2. Est ce normal que le responsable de ALDI D,Epone ma fait payer jusqu,a 40 euro les invendues chaque semaine le jour que je lui est donner 10euro parce que ils etaient pouris il ne ma plus appeler « vous ne m;avait plus applé, pourquoi? il a baissé la tete «  » IL N,Y A PLUS RIEN POUR VOUS » » voila la reponse qu,il ma donner

  3. bonjour est ce que une association cultuel a le droit de récupérer des invendue de super marché

  4. est il legal qu un particulier qui n est pas du tout dans le besoin recuperere dans un super marche une poubelle des invendus soit disant pour nourrir ses cochons et qu il nourisse ses enfants (5) avec ces invendus alors que beaucoup d autres personnes qui elles en ont vraiment besoin ne trouvent plus rien

  5. bonjour
    bonjour
    un particulier qui demande de recuperer dans un carrefour tous les invendus pour soit disant nourrir ses cochons et qui finalement nourrit sa famille(dont 5 enfants) a t il le droit de faire mettre de cote une poubelle specialement pour lui alors que cette personne n est pas du tout dans le besoin alors que d autres personnes n ont plus rien a recuperer et qu en contre partie il offre un cochon au gerant du magasin pour le remercier est ce legal

    merci de me repondre a l adresse mail ci dessus

    j.ALLINE

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