Les traces d’hydrocarbures ont été retrouvées chez l’ensemble des femmes dont le lait et les urines avaient été analysés, annonce sur son profil Facebook l’avocate rouennaise Saliha Blalouz, elle-même maman.
Peut-on pointer du doigt l’incendie de Lubrizol ?
Le verdict du laboratoire est sans appel : les urines et le lait des mamans rouennaises, ayant accouché au moment de l’incendie de Lubrizol, contiennent, en quantité variable, des composés d’hydrocarbures (éthylbenzène, toluène et xylène). Les prélèvements ont été effectués sur neuf femmes volontaires et analysés à l’initiative de l’avocate rouennaise Saliha Blalouz, « suite au silence de l’ARS à la mise en demeure qui lui avait été adressée », a-t-elle indiqué sur son profil Facebook.
À noter que, de l’aveu même de Saliha Blalouz, il est encore trop tôt pour pointer du doigt Lubrizol. « Ces taux doivent être comparés, notamment à du lait maternel qui a pu être stocké par voie de congélation avant la catastrophe, mais aussi à des prélèvements à N+1 mois, ou recueilli dans d’autres villes industrielles », indique-t-elle. Toujours est-il que, selon les informations de Ouest-France, les neuf mères testées ont émis le souhait de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui.
Lubrizol : Emmanuel Macron nie toute défaillance de l’État
9.505 tonnes de produits, dont des hydrocarbures, ont brûlé le 26 septembre 2019 sur le site de l’usine Lubrizol, près de Rouen. L’interdiction de récolter les fruits et légumes, mise en place après l’incendie, a été levée depuis. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’exclut pas que des retombées du panache aient pu contaminer des productions végétales non concernées par le périmètre des mesures de précaution. De plus, « l’éventuelle contamination des sols liée à l’incendie pourrait impacter à terme les productions végétales du fait du transfert sols-racines-plantes », met en garde l’Anses.
Invitée le 31 octobre 2019 sur Public Sénat, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, n’a pas exclu la mise en place d’une surveillance spécifique de la population rouennaise, tout en la conditionnant aux « résultats de tous les prélèvements ». En déplacement à Rouen, Emmanuel Macron a pour sa part nié toute défaillance de l’État dans la gestion de cette incendie.
Illustration bannière : Hydrocarbures © Art Konovalov
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