Après le scandale des implants contraceptifs, celui des pilules de troisième et quatrième générations, deux nouveaux contraceptifs hormonaux prescrit à de nombreuses femmes suscitent l’inquiétude. Jusqu’au 30 septembre 2020, l’ANSM appelle tous les acteurs concernés, y compris les patientes, à faire part de leur expérience concernant les pilules progestatives Lutényl, Lutéran et leurs génériques.
Pilules progestatives : un risque de méningiome multiplié par 3,3
Les pilules progestatives, comme l’Androcur qui avait lui aussi défrayé la chronique en 2018, Lutényl, Lutéran et leurs génériques ne seraient pas sans danger. Selon une étude commandée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Cnam (Caisse nationale de l’Assurance maladie), les femmes traitées plus de six mois par ces médicaments s’exposent à un risque de développer un méningiome (une tumeur du cerveau bégnine) multiplié respectivement par 3,3 par rapport au risque de base, puis par 12,5 à partir d’une dose cumulée correspondant à 5 ans de traitement(1).
Par ailleurs, plus la femme est âgée, plus il y a de probabilité que son méningiome nécessite une chirurgie intracrânienne. Elle est 3 fois plus élevée pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans.
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Lutényl et Lutéran : une consultation publique se prépare
Malgré la réalité du risque, l’ANSM n’est pas allée jusqu’à arrêter la commercialisation de ces médicaments. L’agence affirme néanmoins qu’ils doivent être réévalués par les Sociétés Savantes de gynécologie « afin de déterminer les situations où la balance bénéfice-risque reste favorable ».
En d’autres mots, dans certains cas ils pourront continuer à être prescrits. Si vous prenez l’un de ces médicaments actuellement, pas de panique consultez votre médecin afin de réévaluer le rapport bénéfice-risque au vu de ces nouveaux éléments.
L’ANSM rapporte également que certains de ces traitements ne sont plus commercialisés en France dès ce mois de septembre : c’est le cas de Surgestone du laboratoire Serb, et du Lutéran ici incriminé du laboratoire Sanofi.
Jusqu’au 30 septembre, l’ANSM invite par ailleurs les patientes qui auraient une contribution à apporter sur les effets secondaires de ces médicaments à se faire connaître via un formulaire en ligne, puis éventuellement venir témoigner lors d’une consultation publique sur ce sujet le 2 novembre 2020 dans les locaux de l’ANSM.
Cette séance sera par ailleurs retransmise en direct sur la chaîne YouTube de l’ANSM.
Illustration bannière : Après l’Androcur, certaines pilules progestatives (Lutéran et Lutényl) font l’objet d’une alerte de l’ANSM : elles augmenteraient le risque de tumeur du cerveau © New Africa
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