La maltraitance des enfants, grand sujet oublié par notre société ou trop souvent passé sous silence, arrive désormais sur le devant de la scène. Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, vient de présenter un plan de lutte contre ce fléau social et familial.
Réduire les nombre d’homicides infantiles
Le plan, organisé sur trois ans (jusqu’en 2019), s’articule autour de quatre objectifs : quantifier et comprendre les violences, sensibiliser et prévenir le grand public, former les professionnels et accompagner les victimes.
Le gouvernement souhaite, entre autre, connaître l’origine des décès inexpliqués de nourrissons. Bon nombre d’entre eux seraient victimes d’homicides volontaires perpétrés par les parents eux-mêmes. Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estime le nombre de ces infanticides à 255 par an. « Invraisemblable », estime la ministre, qui souhaite que des chiffres plus proches de la réalité soient connus.
Le Planetoscope nous donne les chiffres des décès dûs aux violences conjugales en France
Afin de prévenir les morts de bébés, le plan ordonne notamment l’insertion dans le livret adressé à la famille par la CAF dès le cinquième mois de grossesse, d’une fiche de conseils aux parents. Les auteurs de celle-ci s’attaquent notamment au syndrome du « bébé secoué », un geste qui peut endommager le cerveau et provoquer de graves problèmes de développement.
Maltraitance d’enfants : un phénomène aux multiples facettes
Mais la maltraitance est un sujet beaucoup plus vaste que les homicides ou tentatives d’homicides. Les statistiques réalisées par les collaborateurs du 119, le numéro d’urgence Enfance en danger, nous apprennent que les principaux problèmes identifiés concernent les violences psychologiques (35,8 %). Elles se présentent sous différentes formes, telles que l’abus psychologique, la négligence émotive, l’exposition à la violence familiale et les actes de cruauté mentale (humiliations verbales répétées, marginalisation, dévalorisation systématique, exigences excessives et disproportionnées par rapport à l’âge de l’enfant, consignes et injonctions éducatives contradictoires ou impossibles à respecter).
L’autre grand type de problèmes concerne les violences physiques : 24 % des appels passés le sont pour cette raison. Le reste concerne des négligences lourdes envers l’enfant et ses besoins (14,7 %), des conditions d’éducation compromises hors négligences lourdes (12,8 %) et des violences sexuelles (6,4 %).
Fait inquiétant : dans 63 % des cas, la famille n’est pas connue des services sociaux pour des faits de maltraitance.
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