Être atteint par cette maladie est un véritable calvaire, des plus incapacitant au quotidien. Un mal qui peut vous poursuivre des mois durant. Car, même longtemps après avoir été traité via des antibiotiques, la maladie de Lyme vous poursuit encore et toujours par ses symptômes.
Une inflammation persistante
Une équipe de chercheurs de l’Université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis, semble heureusement être parvenue à comprendre pourquoi les symptômes de la maladie de Lyme peuvent durer aussi longtemps.
Comme l’a expliqué le Docteur Geetha Parthasarathy, professeur adjoint de microbiologie et d’immunologie et principal auteur de cette étude, des fragments morts de bactéries seraient en fait à l’origine de l’inflammation des systèmes nerveux central et périphérique dont souffrent les personnes touchées par la maladie de Lyme(1).
Pour mémoire, c’est cette neuroinflammation qui est à l’origine des nombreux troubles neurologiques. Ces fragments seraient aussi la cause de l’inflammation persistante du cerveau de certains malades, avec à la clé des séquelles durables et dommageables pour leur santé.
Pire encore, ces fragments morts provoqueraient étonnamment encore plus d’inflammation neurologique et musculo-squelettique que les bactéries vivantes !
Des fragments de bactéries mortes
Une personne piquée par une tique se verra en général prescrire deux à quatre semaines d’antibiotiques.
Mais, selon cette étude américaine, dans 10 à 35 % des cas, dans les six à douze mois suivants l’infection initiale, nombre de patients voient les symptômes perdurer, jusque-là sans explication médicale et rationnelle.
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« Même après un traitement approprié, une proportion de patients atteints de la maladie de Lyme souffre de nombreux symptômes post-traitement, des processus neuro-inflammatoires persistants, explique l’étude. Il est possible que des restes bactériens puissent continuer à provoquer une telle neuroinflammation. »
Comme le rappellent les chercheurs, « les restes non viables de B. burgdorferi sont pathogènes. De même, la persistance des processus neuro-inflammatoires induits par les restes peut avoir des conséquences à long terme sur la santé».
La persistance des symptômes chez certains patients après le traitement indique que des fragments de B. burgdorferi dans le système nerveux pourraient en être la cause. « De telles conditions de réfraction antibiotique nécessitent de nouvelles approches anti-inflammatoires pour la thérapeutique».
Il faudra donc, pour lutter contre la bactérie Borrelia burgdorferi à l’origine de cette maladie de Lyme, mettre au point un traitement afin d’éradiquer ces fragments.
Une vaste campagne de sensibilisation
Chez une personne atteinte de la maladie de Lyme, la bactérie B. burgdorferi pénètre dans le corps via une simple piqûre de tique. Une fois atteint, on constate d’abord une éruption cutanée caractéristique, puis des maux de tête, de la fièvre voire des malaises. À la suite de quoi, la bactérie va rapidement se propager à d’autres organes.
Près d’un tiers de la population française a déjà été piquée par une tique, selon Santé publique France. De quoi faire de cette maladie un sujet de préoccupation majeur.
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C’est pourquoi une campagne d’information a été lancée dès 2016, en priorité dans les régions les plus concernées par la maladie. Santé publique France a d’ailleurs noté une hausse de l’incidence de la maladie de Lyme ces dernières années, de plus en plus de personnes déclarant une piqûre de tique.
Mais peut-être faut-il justement y voir une conséquence de cette campagne de sensibilisation du grand public, ainsi que du plan national de prévention mis en place via les agences régionales de santé (ARS) et des associations de patients.
Les tiques ne « piquent » pas, elles mordent (idem pour les serpents et les araignées)