Des tests sanguins positifs pourraient ne plus être une condition nécessaire pour diagnostiquer la maladie de Lyme.
Maladie de Lyme : un diagnostic difficile et peu fiable
Lors d’une promenade en forêt, il n’est pas exceptionnel d’être piqué par une tique. Même si la plupart des piqûres, correctement traitées, ne sont pas préjudiciables pour votre santé, celles faites par des tiques infectées peuvent transmettre la maladie de Lyme. Et c’est là que les problèmes commencent, car le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) actuellement en vigueur exige que plusieurs critères soient réunis afin de poser un diagnostic.
Ainsi, les seuls signes cutanés (un érythème migrant) ne sont pas considérés comme suffisants : le protocole exige que des tests sanguins soient réalisés. Dans le cas où ces derniers s’avèrent positifs, le diagnostic est posé.
Maladie de Lyme : les tests sanguins ne sont pas efficaces
Le problème du PNDS actuel réside dans le fait qu’un test sanguin peut s’avérer faussement négatif. Dès les premiers symptômes voire dès la piqûre, de manière préventive, les médecins prescrivent des antibiotiques. Ces derniers inhibent effectivement la croissance des bactéries pathogènes responsables de la maladie de Lyme, mais ne les éliminent pas complètement. La production d’anticorps s’arrête pendant un certain temps, un test sanguin réalisé durant cette « fenêtre » va donc donner un résultat négatif.
De même, le système immunitaire de certaines personnes ne réagit pas correctement : elles sont malades, mais leur corps de se défend pas. La situation inverse existe aussi : même ayant « vaincu » le virus, les anticorps peuvent persister plusieurs mois dans l’organisme, donnant un test sanguin faussement positif.
Les signes cutanés suffiront-ils bientôt à diagnostiquer la maladie de Lyme ?
La révision du PNDS donne donc aux malades l’espoir d’un diagnostic plus fiable. Selon les informations du magazine Sciences et Avenir, avec le nouveau protocole, les signes cutanés devraient suffire à poser le diagnostic. Mais pour en avoir la confirmation, il faudra attendre la validation du nouveau PNDS par la Haute autorité de santé. Seulement à ce moment-là, il sera rendu public.
Une évolution en ce sens est en tout cas souhaitée par le collectif Lymaction. Julien Fouray et Catherine Faivre, les deux avocats à sa tête, formulent des recours afin d’engager la responsabilité civile des laboratoires fabricants de tests, faisant valoir que ces derniers les commercialisent sans qu’ils soient fiables et manquent à leur devoir d’information auprès des usagers des tests quant aux limites de ces tests. Un deuxième recours, cette fois-ci au pénal, consiste à engager la responsabilité des autorités de santé au sens large, pour avoir validé des tests de dépistage sans que leur fiabilité ait pu être prouvée.