Cette enquête, réalisée chaque année par le Défenseur des droits en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT), révèle par ailleurs que les personnes ayant une maladie visible ont trois fois plus de risques d’avoir été confrontées à une discrimination ou un harcèlement discriminatoire en raison de l’état de santé ou du handicap que celles avec une maladie invisible.
Discriminations dans l’emploi : les personnes porteuses d’une maladie visible sont particulièrement à risque
Les maladies chroniques, qui touchaient déjà 15 % des actifs en 2019, devraient concerner 25 % de la population active d’ici 2025. Ces maladies, qui incluent le diabète, les cancers, ou la dépression chronique, représentent un défi majeur pour l’intégration professionnelle. Environ 13 % des personnes atteintes d’une maladie chronique subissent des discriminations ou du harcèlement au travail, contre 3 % pour le reste de la population active, apprend-on du dernier « Baromètre sur les discriminations dans l’emploi », dont l’édition 2023 est intitulée « Concilier maladies chroniques et travail : un enjeu d’égalité ».
On y lit que les personnes porteuses d’une maladie visible sont trois fois plus susceptibles de faire face à des discriminations. De plus, 55 % des personnes malades (contre 35 % dans le reste de la population active) déclarent avoir vécu du harcèlement moral au travail, soulignant une réalité souvent ignorée. Dans la même veine, 30 % des personnes malades ou reconnues handicapées rapportent avoir été confrontées, lors d’entretiens de recrutement, à des propos stigmatisants (contre 13 % du reste de la population active).
La loi française et la directive européenne 2000/78 imposent aux employeurs des mesures d’aménagement raisonnable pour les travailleurs handicapés, y compris ceux atteints de maladies chroniques. Cependant, 29 % des salariés concernés ne bénéficient pas des aménagements nécessaires, et un tiers des employeurs ignorent les recommandations de la médecine du travail, pointe la Défenseure des droits. Parmi les personnes malades n’ayant pas bénéficié d’aménagement même s’ils ont informé leur employeur qu’ils en avaient besoin, plus d’un quart déclarent que l’employeur a refusé de mettre ne place l’aménagement, préférant reclasser le salarié ou réorganiser le service.
Les discriminations s’accompagnent souvent de dévalorisation professionnelle. La Défenseure des droits recommande des campagnes de sensibilisation et de formation en entreprise et un renforcement des dispositions légales contre les discriminations. Il est crucial de modifier la définition de la discrimination fondée sur le handicap pour y inclure l’obligation d’aménagement raisonnable dans tous les secteurs, estime la Défenseure des droits.
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