Comment choisir un masque non jetable, réutilisable ? Tout dépend non seulement de son style, mais surtout de sa fabrication. Revue de détail…
Masque réutilisable : un budget mensuel tout sauf anodin
Qu’on se le dise : contrairement à une idée reçue, la certification n’est pas obligatoire pour un masque réutilisable. Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de l’Industrie, a d’ailleurs récemment dû faire une mise au point à ce sujet via Twitter : « les couturiers professionnels peuvent fabriquer et vendre leurs masques librement. L’Afnor met à leur disposition ses spécifications et recommande des textiles pour fabriquer des masques assurant une filtration d’au moins 70 %. Pas de test obligatoire ». Un rappel clair qui contribue déjà à rassurer un tant soit peu au moment d’acheter un ou des masques réutilisables.
Non contents de ne pas finir à la poubelle, voire pire, les masques non jetables permettent aussi de réduire vite et bien le budget consacré à la protection de soi comme de sa famille en ces temps de pandémie. Et entre gel hydroalcoolique et boîtes de masques jetables, on estime qu’une famille peut grever son budget de fonctionnement de près de 300 euros par mois. Un effort que tout le monde n’est pas en mesure de faire en ces temps de crise et de nouvelles précarités. Même avec un prix du masque jetable plafonné à 0,95 euro pièce jusqu’en 2021, en le portant 4 heures maximum et en changeant une à deux fois par jour, la dépense peut représenter jusqu’à 75 € par personne et par mois, soit jusqu’à 300 euros pour une famille avec deux enfants.
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Des masques réalisés en trois couches
À l’inverse, les masques réutilisables permettent largement de réduire le budget familial, vu qu’ils peuvent être parfois lavés des dizaines de fois. Un atout qui vient a priori compenser leur prix d’achat plus élevé, allant de 3 à 5 euros jusqu’à une vingtaine d’euros pour les plus « mode » des masques. Attention, surtout dans la chaleur de l’été, à ne pas vous laisser aller à les mouiller pour vous rafraîchir, toutefois. Ils perdraient toute leur efficacité, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) précisant pour sa part qu’ « un masque en tissu doit être changé dès qu’il devient humide et au moins toutes les 4 heures ».
Mais alors quel masque réutilisable choisir ? Il en existe une infinité, qu’ils soient artisanaux ou industriels, Made in France ou venus d’Asie, en Néoprène ou en coton. L’Association française de normalisation (Afnor) recommande, quoi qu’il en soit, pour mieux faire barrière aux postillons et donc au virus, que les masques soient réalisés en trois couches, c’est-à-dire avec une couche de textile non tissé prise entre deux couches de coton. Associer des tissus aux structures différentes permet là aussi d’améliorer les performances de filtration : coton et soie, coton épais et polyester… Autant de questions à poser au vendeur. À l’inverse, l’Afnor a clairement déconseillé jean, toile cirée et tissu enduit, du fait de leur manque de respirabilité. Certains retours d’expérience estiment que le Néoprène bloque également le passage de l’air.
Gare aux coutures
À noter que le coton quilter offre un meilleur taux de filtration, de 60 à 80 %, par rapport à un coton ordinaire. Une fois vérifiés les tissus utilisés, pensez également à jeter un oeil aux coutures de votre prochain masque réutilisable. Là aussi, l’Afnor s’est penchée sur la question et déconseille notamment les modèles comportant une ou plusieurs coutures verticales, le long du nez, de la bouche et du menton. En effet, cette disposition pourrait entraîner des fuites au niveau des coutures, tout comme le ferait un masque mal ajusté au visage et baillant au niveau des joues. Enfin, il est conseillé de privilégier les modèles possédant une barrette au niveau du nez.
Et les enfants ?
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Quelle forme doit idéalement avoir un masque pour être le plus efficace ou confortable possible ? Si les deux se valent en termes de gestes barrière, d’aucuns trouvent le masque au design dit « bec de canard » plus confortable à porter que le classique rectangle type. Du fait de sa forme, l’air humide s’éloigne en effet un tant soit peu du visage. Et si un peu de fantaisie vous tente pour réhumaniser le port du masque, sachez que certains fabricants font appel à l’impression numérique pour imprimer votre masque avec le bas de votre visage à taille réelle.