Certaines thérapies alternatives sont utilisées par des soignants à l’hôpital, la plupart du temps pour soulager la douleur de patients atteints de pathologies lourdes. Mais le recours à ces méthodes dépend de la volonté des médecins qui les exercent : il n’existe aucune feuille de route officielle sur leur développement dans l’enceinte hospitalière.
La médecine alternative fait son trou à l’hôpital
Depuis quelques années, les méthodes de soins alternatives, telles que l’hypnose, l’acupuncture, la méditation en pleine conscience, l’homéopathie, l’ostéopathie et la sophrologie sont pratiquées au sein des hôpitaux, la plupart du temps par les soignants qui les exercent dans le cadre de leur activité principale. Mais des structures dédiées à ces thérapies alternatives ont également ouvert dans les hôpitaux, telles que le Centre intégré de médecine chinoise à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dirigé par le Pr Alain Baumelou.
L’émergence de ces soins non conventionnels dans l’enceinte des hôpitaux résulte d’une demande des patients, notamment ceux souffrant de pathologies lourdes, pour soigner la douleur. Ainsi, les massages soulagent les patients atteints de sclérose en plaques, la méditation de pleine conscience a fait ses preuves dans le traitement de la dépression et certaines médecines douces sont utilisées en support en oncologie pour les patients souffrant de cancers. Il ne s’agit évidemment pas de remplacer la médecine classique par la médecine alternative, mais d’utiliser cette dernière de façon complémentaire, parfois en substitut à des traitements aux effets secondaires mal tolérés par les personnes malades.
Des soins qui restent marginaux
Mais les soins alternatifs restent marginaux au sein de l’hôpital : ces méthodes sont peu soutenues par les pouvoirs publics et disposent de faibles de moyens, à la fois financiers et logistiques. Bien souvent, leur existence au sein de l’hôpital dépend de la volonté des soignants d’utiliser ces thérapies, mais aucune feuille de route sur leur déploiement à l’hôpital n’a été mise au point par les autorités académiques et administratives françaises. L’Académie de médecine se montre d’ailleurs très prudente au sujet des médecines alternatives à l’hôpital. Elle estime en effet que « l’insertion des thérapies complémentaires dans les soins dispensés dans les hôpitaux, notamment les CHU, nous semble présenter un réel intérêt si elle est comprise non comme une reconnaissance et une valorisation de ces méthodes, mais comme un moyen de préciser leurs effets, de clarifier leurs indications… »
Conséquence de cette absence d’objectifs fixés par les autorités : il est très difficile d’évaluer avec précision l’étendue de la médecine alternative à l’hôpital. Ainsi, en région parisienne, si la plupart des établissements proposent des approches non traditionnelles, il est impossible de savoir exactement desquelles il s’agit et dans quelles proportions. Pour l’instant, les choses se font de manière un peu anarchique et risquent de continuer ainsi tant qu’une politique claire et volontariste ne sera pas mise au point. Mais dans la mesure où l’hôpital est dans une logique de rationalisation des coûts et des effectifs, il est peu probable que de telles inflexions soient prises dans un avenir proche.