« Que les entreprises tournent à leur avantage les zones grises de la loi, à Que Choisir, cela ne nous étonne plus depuis bien longtemps », souligne l’association de consommateurs dans son enquête. Dans le viseur de l’UFC-Que Choisir : « Gerblé (groupe Nutrition & Santé) et Karéléa (groupe Léa Nature), deux grandes marques spécialisées dans le marketing « diététique » et les produits allégés. »
Gerblé (groupe Nutrition & Santé) et Karéléa (groupe Léa Nature) accusées de faire fi de la réglementation européenne
Certaines marques de produits alimentaires abuseraient ainsi des allégations nutritionnelles sur leurs étiquetages, mettant en avant des ingrédients de manière disproportionnée ou bien se vantant de leur richesse en nutriments, lesquels n’ont en réalité aucun intérêt pour la santé, dénonce Que Choisir. Gerblé et Karéléa, marques leader dans le marketing « diététique » et les produits allégés, sembleraient ainsi avoir choisi d’ignorer ostensiblement une réglementation européenne, pourtant claire.
Près de trente produits tels que des biscuits, gâteaux, pâtes à tartiner et tablettes de chocolat ont été passés au crible par l’UFC-Que Choisir. Tous contiendraient bien des édulcorants, pourtant, ils sont étiquetés comme « sans sucres ajoutés », alors que la réglementation européenne de 2006 est très claire sur ce point : « l’allégation « sans sucres ajoutés […] ne peut être faite que si le produit ne contient pas de […] denrée alimentaire utilisée pour ses propriétés édulcorantes ».
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Pas d’édulcorants dans les produits « sans sucres ajoutés », vraiment ?
Cette interdiction des substances édulcorantes est justifiée, car derrière la mention « sans sucres ajoutés » se cache la promesse d’un produit dont la saveur sucrée n’a pas été accentuée artificiellement, permettant de limiter la consommation de sucre. Des produits qui, comme le souligne l’UFC-Que Choisir, sont loin d’être peu caloriques. Or, aucune des marques identifiées ne respecterait cette promesse sur leurs produits étiquetés comme « sans sucres ajoutés », puisque le goût sucré est artificiellement reproduit avec des édulcorants. Les consommateurs qui les achètent consomment donc des produits qui ne sont pas en mesure de réguler leur appétence pour le goût sucré.
Difficile de croire que de grandes entreprises industrielles ignorent la réglementation européenne en la matière. En 2018, d’autres marques telles que Dukan et Canderel avaient d’ailleurs déjà été pointées du doigt pour non-respect de cette règle par le média belge Test-Achats. Bien que depuis cette première alerte, certaines entreprises aient corrigé leur comportement, d’autres tentent encore de duper les consommateurs, s’indigne à juste titre Que Choisir. Les fabricants et les services de la répression des fraudes (DGCCRF) contactés n’ont par ailleurs pas souhaité commenter cette situation, précise l’association.
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